mercredi 9 novembre 2011

Du 11 au 13 août: Panama City


Nous laissons le bateau à West Lemon, et prenons une lancha (barque de transport rapide) de bonne heure pour Carti, petit débarcadère qui permet d'accéder à la route principale. Il est très facile de trouver un 4x4 pour Panama City.
La route traverse la 'rainforest' (jungle tropicale), puis des hauts plateaux avant de parvenir à une ville très moderne, Panama City.
C'est une ville très moderne, avec une forêt de gratte-ciel. Nous profitons d'une journée off pour visiter cette grande ville avant de prendre l'avion pour Miami puis Paris.
 




dimanche 6 novembre 2011

Du 04 au 10 aout 2011: East Limon ; 09:33.78N 78:51.55W

C`est avec joie que nous partons de West Limon, et retrouvons `Seluna`, nos suisses préférés à East Limon. Ils nous accueillent autour d`un café avec du bon chocolat suisse à 72% de cacao (denrée extrêmement rare sous ces latitudes).



Nous retrouvons également d`autres suisses, sur le voilier `Aparima`, un couple avec 2 jeunes enfants dont une petite fille qui est  très lourdement handicapée. Ils ont tous les 2 beaucoup de mérite, d`autant qu`ils ont vécu avec leur bateau des aventures effrayantes. Ils ont entre autres failli perdre leur arbre d`hélice, ce qui a crée une voie d`eau importante, en plein milieu de l`Atlantique ! On a eu vraiment de la chance, pas un seul problème. Yapa, c`est un bon bateau.


Marwan, petit blond qui marche à peine, est comme d`habitude la star sur l`ile. Une indienne Kuna me le kidnappe pour le montrer à sa famille et ses amies. Pour une fois, il se laisse faire à mon grand étonnement.

Sur l`ile, il y a une seule case, occupée par une famille. 



Marwan trouve un bon copain, Ikerson, qui a à peu près le même âge et qui commence également à marcher. Après une petite période d`apprivoisement, les voila partis tous les 2 en exploration sur l`ile.

Cette famille avec laquelle nous sympathisons nous explique leur fonctionnement. L`ensemble de la famille vit aux Islas Robertson qui sont des iles village très habitées.


Tous les 3 mois, une partie de la famille occupe l`ile, Nuimudup. Ils entretiennent l`ile, s`occupe de la cocoteraie. Les hommes pêchent, les femmes vendent des bijoux et des molas aux touristes. Ce sont les femmes qui tiennent le porte-monnaie de la famille, qui négocient, et elles sont dures en affaires.




Les femmes pour la plupart sont habillées de façon traditionnelle, elles portent des robes colorées et des Molas autour de la taille. Les femmes Kunas se parent de bracelets multicolores appelés Winnis, ou Chaquiras en espagnol, sur toute la longueur de leurs bras et de leurs jambes. Selon leur croyance, ces bracelets les protègent des mauvais esprits. Les femmes ont généralement les narines transpercées par un anneau d'or, et tracent sur leur front une petite ligne verticale avec une peinture noire à base Jagua, fruit de palmier. Elles portent un foulard sur la tête. 


Sur l`ile, il n`y a que des jeunes garcons et pas de filles. Celles-ci sont à l`école. En effet, dans cette société matriarcale, la scolarisation des filles est privilégiée, les garçons préférant aller pêcher. En dehors d`Ikerson, il y a Geralito, 4 ans et Abraham, 8 ans, qui accourent des qu`on débarque sur Numuidup pour venir jouer avec Marwan.


Nous sommes bien ici et décidons de rester jusqu`à notre départ pour Panama City. Clarisse et Marwan vont en effet rentrer en France pour 3 mois. 


Nous sommes 4 voiliers dans le mouillage, avec des bateaux de backpackers qui vont et viennent. L`un d`eux s`est planté sur la caye. Hicham les a aidé à sortir de là avec l`annexe. Ca marque un peu mal pour le capitaine qui doit transporter sa dizaine de passager à Carthagène. 

Autre galère de mouillage, un de nos voisins s`est pris la foudre. Hicham était dehors en train de faire l`eau, hésitant à sortir sur le pont pour remplir les réservoirs et ainsi pouvoir remplir encore les bidons vidés, quand un éclair s`est brusquement abattu sur le mat de notre voisin, laissant un panache de fumée. Vous a-t`on dit que les orages peuvent être extrêmement violents ici dans les San Blas, pas tant à cause du vent, mais des éclairs. Ici, pas de cyclone, pas de phénomènes météorologiques majeurs, mais le principal risque est de se faire foudroyer et ce n`est pas si rare. Le bateau en question n`a perdu que son pilote automatique. Une chance, car en général, la foudre grille tous les appareils électriques et électroniques.

samedi 20 août 2011

Du 02 au 04 aout 2011: West Limon ; 09:32.74N 78:53.55W


Etape obligatoire, car c`est le seul endroit dans les San Blas où on peut avoir accès à internet à haut débit. C`est bien le seul intérêt de Elefante et des West Limon. Hicham s`est fait bouffer par les nonos (petits moucherons invisibles qui piquent), l`ile était sale. Il y a tellement de jolis endroits dans les San Blas que ça ne vaut pas le coup selon nous de nous attarder à West Limon.





Nous avons également pu faire des réserves d`eau suite à une belle pluie. Nous sommes maintenant tres organisés, nous utilisons toute l`eau que l`on peut récupérer. Même l`eau accumulée dans l`annexe sert à nettoyer le linge !


Marwan fait des progrès étonnant, de jour en jour. Alors qu`il a appris à marcher il y a seulement 2 semaines, le voila qu`il court partout. C`est fascinant de voir ce petit explorateur à l`œuvre. Il tripote tout dans ses mains, de plus en plus agile. Il commence à avoir un sacré caractère. C`est devenu un petit farceur qui repoussent les limites toujours un peu plus loin, d`un grand sourire malicieux. Il apprend les lois de la gravite et son jeu favori en ce moment est de jeter les objets par-dessus bord. Il expérimente ainsi la loi d`Archimède : la tong de maman, ça flotte, mais le masque et tuba de papa, ça coule. Il a également appris à dire au revoir et bonjour aux gens d`un signe de la main, à boire tout seul dans un verre, et à se servir d`une cuillère. Il comprend quand on lui demande de donner quelque chose, et s`amuse à nous donner à manger. C`est merveilleux de voir ce petit bout de chou évoluer à une vitesse exponentielle. Enfin, ce n`est parce qu`on est ses parents, mais on est très fiers de lui.

Du 25 juillet au 02 aout 2011: Olosicuidup, Coco Bandero Cays ; 09:31.13N 78:35.13W


Nous retournons aux Cocos. Ce mouillage allie tout ce dont nous avons besoin : des belles plages abritées du soleil pour Clarisse et Marwan, des bons coins de pêche pour Hicham. Nous avons même eu la visite de dauphins alors qu`on prenait tranquillement notre petit déjeuner.

Il y a peu de bateaux au mouillage, si ce n`est les bateaux de `backpackers` qui restent une nuit et repartent. Il y a en effet un trafic intense de `backpackers ` (jeunes gens voyageant en sac à dos) entre Porto Bello à 60 miles au Nord des San Blas et Carthagène, en Colombie. C`est un trafic très rentable pour les voiliers puisqu`il n`y a pas de route terrestre entre Panama et la Colombie. Il y a donc beaucoup de demandes et encore peu d`offres… Certains petits bateaux sont bondés avec 8 passagers à bord sur des bateaux de 9 mètres ! Les autorités panaméennes et colombiennes ferment les yeux sur ce trafic pas tout à fait légal puisque ce sont des bateaux de particuliers sans aucune patente commerciale. On a même vu débarquer aux Cocos un énorme bateau en acier avec une vingtaine de passagers et une dizaine de motos. Hicham se dit que ca serait un bon moyen de remplir la caisse de bord…

Nous avons encore eu un exemple du `Ici, il n`y a pas de problèmes, que des solutions`. Nous avons eu la visite des Affaires Maritimes et nous nous sommes aperçus à notre grand désarroi que nous n`avions pas fait le permis de croisière dans le Panama qui coute la bagatelle de 200 dollars. Le problème est que nous n`avions plus de grosses coupures. Hicham en bon marocain a négocié pour ne payer qu`une partie avec promesse de payer le restant quand on pourra retirer de l`argent. L`agent des Affaires Maritimes a accepté cette solution sans problèmes, nous faisant confiance. Imaginons ne serait-ce qu`un instant, la même situation en France… 

C`est avec joie qu`on a vu arriver `Niaouli`, un joli voilier rouge en acier de 9,40 mètres. Nous avions rencontré Denis et Graida une première fois à Grenade au moment de notre départ. Denis est un français qui navigue maintenant depuis plus de 20 ans. Il a rencontré Graida, une indienne Kuna lors d`un premier voyage aux San Blas, il y a 15 ans, et depuis ils ne sont plus quittés. Ils entament leur 3ème tour du monde. On a tout de suite sympathisé et nous avons été heureux de les revoir à Corazon de Jesus où habite la famille de Graida, toujours en coup de vent, avant de partir vers les Cocos. Nous ne nous attendions pas à les revoir si tôt, mais nous avons appris un peu plus tard, lors d`une soirée bien arrosée, que Denis avait besoin de s`éloigner de sa belle-mère. Graida confirme, la société Kuna est bien une société matriarcale, ce que dit la grand-mère doit être exécuté. On ne s`est pas quitté pendant les quelques jours aux Cocos. Hicham et Denis, heureux de trouver un compagnon de chasse, revenaient à midi avec pleins de poissons, que nous dégustions autour d`un feu sur la plage, pendant que Marwan faisait sa sieste dans son hamac a l`ombre des cocotiers. Ca fait partie des moments que nous chérissons tant : la simplicité d`un bon repas autour d`un feu, et d`une rencontre.





Du 23 au 25 juillet 2011: Corazon de Jesus ; 09:26.80N 78:35.13W


Ici, il n’y a pas de problèmes, il y a que des solutions.

Deux semaines et demie sont déjà passées. Hind a son avion de Panama City pour Paris à 19 heures et le coucou qui devait partir de Corazon de Jesus à 06 heures 40 et l’emmener le jour même à Panama a été annulé la veille. Que faire ? On est dimanche, loin de toute civilisation, plus de deux cents kilomètres à parcourir à travers la jungle et les montagnes sans routes jusqu’à Panama et  le prochain port relié à Panama par la route, Carti, est à plus de six heures en bateau…Carti est à 3 heures de Panama en voiture… 

Et c’est donc à 18 heures, la veille de son départ qu’on se met à chercher une solution. On parle de notre problème à une personne du village qui en parle à une autre et ainsi de suite pour apprendre qu’il n’y a aucun transport de prévu pour Carti le lendemain mais qu’il y a sur l’ile, un groupe de Digicel qui font leur promo dans les San Blas et qui devrait regagner Carti  en lancha (petite barque avec gros moteur). Je vais voir ces gens, je leur explique la situation et miracle, ils acceptent de nous prendre avec eux (moi et ma sœur) en nous expliquant qu’ils devront s’arrêter 2 heures sur une autre ile pour vendre des téléphones. Départ le lendemain 6 heures du matin.

Le temps d’embarquer tout leur matériel et les 8 personnes de leur équipe, il est 7 heures. Nous sommes au total 11 personnes sur cette frêle embarcation ! Le temps de se prendre tous la main et de faire une prière, Amen et nous sommes partis. 

Traduction approximative de l’espagnol :

Merci Dieu pour le pain que tu as bien voulu nous donner hier,
Merci Dieu pour la santé que tu as bien voulu nous accorder hier,
Merci Dieu pour cette nouvelle journée que tu as bien voulu nous offrir,
Nous sommes entre tes mains, fais que nous arrivons sains et saufs à bon port.
Amen


Et c’est ainsi que nous sommes partis à fond la caisse sur cette embarcation qui prenait l’eau et qu’il fallait écoper régulièrement. Hind me jetait de temps à autre un regard anxieux mais presque personne n’osait parler si ce n’est pour faire des blagues sur notre situation périlleuse. Il faut dire qu’on a quand même bien rigolé. Au bout de 2 heures et demie, nous sommes arrivés sains et saufs à bon port, tous trempés de la tête aux pieds par les embruns. 

Nous débarquons sur Sugdup nous ne sommes plus qu’à une demi heure de Carti. Nous débarquons aussi tout leur matériel et les voici repartis dans les rues de Sugdup pour faire leurs promo, habillés tout de rouge et complètement trempés. Heureusement, les téléphones étaient bien protégés et n’ont subi aucun dommage. Etant donné qu’on va rester ici plus de six mois, j’en profite aussi pour acheter un téléphone et profiter de leur méga promo spéciale pour les indiens Kunas : 18 dollars le téléphone et 60 dollars offerts de crédit ! C’est assez extraordinaire de voir comment cette équipe Digicel  était accueillie avec enthousiasme par les indiens Kunas. Et bien sûr, leur promo ne dura pas deux heures mais  4 heures…ce qui nous laissa à Hind et moi amplement le temps de nous promener et discuter…

C’est ainsi qu’on a pu aussi longuement parler avec Rafael, le chef d’équipe, qui voyant notre inquiétude grandir à fur à mesure que les heures passaient nous proposa spontanément de prendre en charge Hind et de l’emmener à l’aéroport avec leur bus Digicel rouge qui devait les attendre à Carti pour les ramener sur Panama le soir même. Seulement, voilà, même quand la vie vous sourit,  rien n’est jamais aussi simple.

Le bus qui devait nous attendre à Carti est bloqué à plus de 50 kilomètres de là à cause des inondations qui ont détruit l’unique route menant à ce port. Que faire ? Tic tac, tic tac, Hind doit être à l’aéroport impérativement à 17 heures et les minutes défilent inexorablement. 

Finalement, quelques coups de fils plus tard, on apprend qu’il faudra remonter le fleuve sur 4 kilomètres  et que de là, on pourra rejoindre le bus par la piste en 4x4. Et nous revoilà en train de charger la lancha de tout leur matos et c’est reparti ! Il est presque 14 heures.

A l’approche du fleuve, petite inquiétude, l’embouchure semble complètement bloquée par d’immenses troncs d’arbre qui ont dus être déracinés lors de la dernière pluie. Mais notre capitaine ne se démonte pas et à force de zigzag entre les troncs et les bancs de sables, on arrive à rejoindre la rivière.  On remontera tout doucement le Rio Carti Grande pendant 3 /4 d’heure entourés d’une forêt tropicale se densifiant au fur et à mesure de notre progression. Et c’est entouré de toutes sortes de cris d’animaux, d’oiseaux, de singes hurleurs, de crocodiles dont on devinait la présence, que nous sommes arrivés en plein milieu de la jungle à un promontoire composé d’une hutte devant laquelle nous attendait effectivement un gros 4x4 ! 

Il est un peu plus de 15 heures et c’est là, au milieu de la jungle que je quitte Hind et que je la confie aux bons soins de l‘équipe Digicel. Rafael ne semble pas inquiet et me garantit que Hind arrivera à l’heure pour prendre son avion, si Dieu veut. Maintenant que j’ai un téléphone, il me promet de m’appeler afin de me rassurer. On s’est échangé les numéros et on s’est promis de se revoir quand on viendra à Panama City.
Quant à moi, j’ai refait tout le chemin inverse et rejoint ma petite famille après cette longue journée tellement riche en sensations et rencontres. Ca a été une belle leçon de vie pour tous les deux et une sacrée aventure dont on se souviendra longtemps et dont on rigolera encore dans bien des années !

A 5 heures et quart, Rafael m’appelle pour me dire que Hind est bien arrivée à l’aéroport et que tout c’est bien passé. 

Qu’est ce que j’aime cette vie !

 Corazon de Jesus vue du bateau au mouillage.

 Ballade dans Corazon de Jesus

Du 21 au 23 juillet 2011: Olosicuidup, Coco Bandero Cays ; 09:31.13N 78:35.13W


Nous nous suivons avec `Seluna`, bien contents de nous retrouver, de passer un moment ensemble, et de gouter à leur cuisine originale. Ils nous ont en effet fait gouter des spécialités `selunesques` qui valent le détour : des `ketchups` de bananes plantains, des tapenades d’aubergines, d’oignons … sur petites galettes de mais en apéro, un gâteau succulent aux `pifas`, un légume inconnu pour nous jusqu`à présent. On a l`intention de faire un stage de cuisine sur leur bateau pour enrichir encore notre répertoire culinaire.

Ce soir, barbecue sur la plage ! Hicham part chasser le long du reef et ramène 4 beaux lutjans-moutons, de quoi nourrir la tribu. `Seluna` s`occupe de faire un feu avec du bois trouvé sur la plage. Barbecue sous les cocotiers et ciel étoilé, Hind est aux anges. Pour clore cette soirée, une autre spécialité `selunesque` : dattes caramélisées sur les braises au bout d`un pique, un vrai délice !


Du 19 au 21 juillet 2011: Orduptarboat, Coco Bandero Cays ; 09:30.61N 78:38.87W


On quitte Barbecue island, le mouillage des américains et ses plages payantes, pour retrouver `Seluna` à Otuptarboat. Les iles sont proches les unes des autres, et ça fait bien longtemps qu`on ne sort plus les voiles. Nous avons trouvé là-bas notre ile, une toute petite ile de sable blanc avec 5 cocotiers qui nous abritent du soleil. 



 Marwan adore et s`en donne à cœur joie: exploration de l`ile sur 2 pattes, manipulation de bâtons de toute taille (ce n`est pas un garçon pour rien !), pâtés de sable, et barbotage dans l`eau. 


Hicham, quant à lui,  a de quoi s`occuper : le moteur hors bord de l`annexe qui montrait ces derniers temps des signes de faiblesse refuse de démarrer. Il a fallu le démonter, nettoyer le carburateur et le vidanger. Il arrive maintenant à tout faire en un temps record de 2 heures ! 




Du 17 au 20 juillet 2011 : Holandes Cays


17 juillet 2011: Holandes Cays ; 09:35.10N 78:41.74W 

Nous choisissons un mouillage isolé, bien protégé par une longue barrière de corail. Nous sommes entourés de mangrove recevant la visite de `gnan-gnans`. Les `gnan-gnans` ou `nonos` sont des petits moucherons invisibles qui piquent préférentiellement à la tombée de la nuit et au lever du jour. Ici, dans le Kuna Yala, pas de moustiques ; ce serait le paradis sans les nonos. Cependant, contrairement aux moustiques, les nonos ne sont pas des vecteurs connus de maladie. A cause de ces bestioles, nous n`avons pas pu nous attarder sur la plage.




Marwan s`occupe en jouant avec le tiroir à légumes, Hicham trouve un beau coin de plongée, et Clarisse traque les tortues… 




19 juillet 2011: Barbecue Island, Holandes Cays ; 09:35.35N 78:40.48W 

L’ile la plus proprette qu’on aura vue jusqu’ici. Aucun détritus sur la plage, des cocotiers partout et comble du comble, un gazon anglais qui recouvre la quasi totalité de l’ile. Seul hic, il faut payer 2 dollars par personne si on veut s’y promener ou faire bronzette sur la plage. Ils ne perdent pas le nord ces Kunas ! Il est vrai qu’ils n’ont presque rien perdu de leurs traditions. Ils restent authentiques dans leur manière de vivre ; ils dorment dans des huttes, les femmes brodent leurs molas et les hommes pêchent. Mais on est loin de la société de troc. Ici tout se paye cash et en dollars s’il vous plait !

Entre les deux iles il existe un chenal où les récifs coralliens tombent à pic. Hicham va chasser et ramène deux belles saupes. Il comprend aussitôt pourquoi ce chenal s’appelle aussi le « shark alley ». Le lieu est infesté de requins. Mais bon, ce sont de « gentils requins » appelés aussi requins dormeurs. Ils ne sont pas agressifs mais restent impressionnants par leur taille. Mais on s’y habitue et Hicham se risque même à nager avec eux. <<Ça a été une de mes plongées les plus magnifiques, entouré de requins et de raies léopard. >>

Sinon, ce matin on a été réveillé par une pluie tropicale. Nos réservoirs d’eau étaient à sec et c’a été l’occasion de tester notre récupérateur d’eau tout nouvellement installé. Résultat : 60 litres d’eau en 15 minutes ! Youhou ! Extraordinaire cette sensation primaire que le plaisir de récupérer l’eau de pluie ! Pendant un moment, on s’est senti comme les hommes des cavernes hurlant devant cette eau tombée du ciel se jetant sur les parois rocheuse ruisselante afin de s’humecter les lèvres. 
Avec l’eau accumulée dans l’annexe, on en profite pour faire une lessive.

Hind en est à son sixième pain et s’est vu décerner le titre très honorifique de « maitre boulanger » à bord.

Ainsi va la vie sur Yapa avec ses journées ponctuées par de petits rituels. Hind s’est très bien amarinée et vit son expérience à la « Kolanta » sans se démonter. Pas facile la vie sur un bateau, entre l’inconfort que ça implique, avec un bébé qui chouine et les coups de gueule de Hicham... alors quand les gnan gnan s’y mettent, ça devient vite l’enfer au paradis.

Heureusement, rien ne dure bien longtemps, le vent tourne et les gnan gnan s’en vont, bébé retrouve le sourire et Hicham se calme. Alors la vie reprend son cours, le soleil réapparait, les cocotiers aussi et on est tous heureux de se retrouver ensemble autour d’une bonne table.

Demain, on retrouve « Seluna » sur l’archipel de Coco Bandera.

vendredi 19 août 2011

Du 8 au 17 juillet 2011: Chichime ; 09:35.23N 78:52.92W


Le temps pour Hind de s`acclimater, nous partons à Chichime, de petites iles à 4 miles au Sud-Est de Porvenir. Nous levons l`ancre après avoir dégusté un énorme crabe, Hind tient la barre.

Nous mouillons dans un paysage de rêve, entourés d`iles entièrement plantées de cocotiers. 



 Nous retrouvons « Rapa Nui », un couple de français avec 2 jeunes enfants, rencontrés à Porvenir, au bar de la plage. Marwan, encouragé par les petits enfants Kuna qui courent dans tous les sens sur la plage, fait ses premiers pas (au moins 10 avant de retomber sur les fesses)! Il marchera aux San Blas.



 14 juillet 2011, jour de célébration nationale. On est bien loin des feux d`artifices, et des défilés. Voilà déjà 6 jours qu`on est à Chichime. On a essuyé 2 coups de vent, avec une forte pluie. Nos voisins ont pu récupérer jusqu`à 200 litres d`eau. Notre prochaine priorité est de mettre au point un système de récupération d`eau douce. C`est vraiment dommage de voir toute cette eau douce se perdre dans la mer. On en profite quand même pour prendre une bonne douche naturelle sur le pont. Le vent était fort et pouvait souffler par rafales jusqu`à 30 nœuds. Deux bateaux dans le mouillage ont chassé (leur ancre a décrochée), et un de ceux là s`est retrouvé en bien vilaine posture sur la caye. Heureusement, il a pu être dégagé sans casse, avec l`aide de plusieurs voisins en dinghy.


Nos journées passent sans qu`on s`en aperçoive. Nous avons trouvé une petite routine. Hind nous prépare le pain quotidien, Hicham s`occupe de la cuisine (langoustes, crabes, poissons, lambis, légumes frais, que des bonnes choses !), et Clarisse, …. de Marwan. Car Marwan ne s`occupe pas tout seul, enfin pour l`instant. Il continue à faire des progrès, et abandonne petit à petit le 4 pattes pour la marche. 


Nous allons régulièrement à la plage. Nous sommes maintenant très organisés, avec une check-list plage : ombrelle, hamac, parasol, produit solaire, PMT, …..



Les plages aux San Blas sont merveilleuses : sable blanc, eaux transparentes et calmes, ombre sous les cocotiers. Seul hic, les poubelles, ou plutôt le plastique qui encombre les plages. Régulièrement, les plaisanciers et les kunas les ramassent régulièrement et les brulent, mais la mer ne cessent de ramener de nouveaux déchets. 

Aujourd`hui, on a enfin fait le tour de l`ile (au moins une demi-heure de marche, à petits pas). On croise quelques cases kunas où notre arrivée avec Marwan fait sensation.











Les kunas vivent modestement gardant leur tradition. Les cases sont très simples mais solides, car elles doivent résister aux nombreux coups de vent. Il n`y a pas de mobilier, juste quelques hamacs. Pas d`électricité, ni d`eau courante. Ils vivent essentiellement du commerce de la coco et du commerce avec les voiliers. Les `ulus` (barques traditionnelles) nous abordent fréquemment pour nous proposer produits de la mer, légumes et `molas`. Les `molas` sont des tissus brodés traditionnels représentant des symboles se rapportant aux mythes fondateurs de leur culture,  composé de motifs géométriques. Il existe de `vrais` molas traditionnels qui peuvent demander plus de 50 heures de travail, et des molas touristiques qui sont beaucoup plus simplistes, représentant généralement un poisson, un perroquet, …