jeudi 25 octobre 2012

25 octobre 2012, Enfin sur le départ. 10:23.35N 75:31.52W




Il nous en a fallu du temps pour décoller ! Maintenant, le bateau est fin prêt, l`équipage aussi. En avant pour 40 heures de navigation vers les San Blas. N`ayant plus accès à internet à haut débit, nous vous donnons rendez-vous sur : http://blog.mailasail.com/yapa.aroundtheworld.

vendredi 12 octobre 2012

Lundi 8 octobre: Après deux mois de travaux, Yapa est enfin dans l’eau.



Pas d’entrée d’eau, le moteur tourne, tout va bien ! 

Marina Manzanillo, Cartagena, Colombie, le 04 octobre 2012 : On voit enfin le bout du tunnel.


Ça fait maintenant plus de 2 mois que Yapa est au sec à se refaire une beauté. Il en avait bien besoin. C`est fou ce que ça demande comme entretien un bateau. Tout s`use extrêmement vite, surtout quand on vit dessus. En effet, notre bateau est notre maison, notre moyen de locomotion, mais aussi notre coque protectrice. Il doit être en parfait état, question de sécurité. Et du boulot, il y en avait à faire.

Le plus important, le moteur -revoir tout le circuit de refroidissement, décapage et nouvelle peinture. Ensuite changer tous les boulons de quille qui étaient un peu attaquées par la rouille et changer toutes les vannes. Les cales avaient aussi besoin d’un bon coup de peinture. Le régulateur d’allure avait besoin d’une bonne remise en forme après ne pas avoir été utilisé pendant plus d’un an aux San Blas. Révision complète de l’éolienne -nouveau circuit de redressement, nouveaux roulements et nouvelles pales. On en a profité aussi pour refaire une beauté au tek extérieur.  Carénage, Électricité, enrouleur de génois etc. Ahhhhh, ça n’en finit jamais !

Bref tout ça plus 10 000 autres petits travaux qui finissent toujours par être plus grands que ce qu’on pensait. Loin de nous l’image bikini, toutes voiles dehors !

Clarisse et Marwan ont rejoint Hicham en Colombie, il y a un peu plus d`un mois. La mission de Clarisse était d`effectuer un grand nettoyage du bateau. Il en avait bien besoin. On a également trié et nettoyé tout notre bazar. On en est arrivé à cette idée hautement philosophique que, plus on accumule de biens et plus on a de travail. On est esclave de notre propre confort. Il faudrait pouvoir vivre léger, sans beaucoup de possessions. Mais j`avoue qu`on a encore du mal à se séparer de nos choses (vêtements pour Clarisse, jouets pour Marwan, gadgets divers et variés pour Hicham,…).


On a transféré notre bazar dans l`appartement qu`on loue dans la marina. C`est le chantier là aussi.


Nous espérons que ce grand nettoyage permettra de lutter contre l`invasion d`hôtes indésirables. En effet, ça fait quelques mois qu`on voyait de temps en temps de gros cafards se balader dans le bateau. On avait tendance à se rassurer en se disant que c`était accidentel, que le cafard en question venait de l`extérieur et qu`il n`avait pas eu le temps de pondre. Mais il n`y a plus eu de doutes quant à leur installation dans le bateau quand Hicham a découvert un nid de cafards sous les réserves d`eau douce ou il y avait une fuite. On a utilisé la grosse artillerie, lavage de tous les recoins (et il y en a dans un bateau !), vaporisation de Baygon et Blattanex à la seringue (c`est un traitement radical uniquement commercialise sous les Tropiques) dans tous les petits recoins qu`ils aiment bien. J`espère qu`on vaincra !

On a 10 jours de retard sur notre programme, lié à de petites surprises de dernières minutes. En effet, on a remis le bateau à l`eau une première fois et on a dû le remettre au sec immédiatement : il y avait une voie d`eau importante au niveau de l`arbre d`hélice. Il s`est avéré après démontage, qu`une pièce en carbone du presse-étoupe s`était brisé. En Colombie, il n`y a pas beaucoup de magasins d`accastillage et ils sont mal achalandés. Mais heureusement, il y a des entreprises réellement performantes ou on peut faire fabriquer n’importe quelle piece de rechange en temps record . On a donc pu obtenir notre nouvelle pièce en 48 heures!



On devait remettre à l`eau Yapa la semaine dernière et c’est alors, qu’on s`est aperçu qu`il y avait de l`humidité au niveau du passage de coque de l`arbre d’hélice. Il a fallu décaper, laisser sécher et refibrer à ce niveau.


Maintenant, le bateau est prêt, enfin presque, il nous reste encore un millier de choses à faire. Mais la question est : est-ce que les travaux n`en finissent jamais sur un bateau. Il va falloir s`arrêter un jour, et reprendre la mer.

Et Marwan dans tout ça ? Il suit et s`occupe comme il peut. En fait, il s`amuse bien et bricole avec son papa qui le laisse manipuler ses outils, parfois au grand effarement de sa maman. Il a cependant accumulé quelques petits tracas : super turista, bronchite et plaie du menton après avoir glissé sous la douche. Il est temps que l`on s`éloigne des miasmes de la ville et qu`on retrouve notre bulle aseptisée loin de toute civilisation !








Pendant la durée des travaux, on a vécu un mois dans l`appartement de la marina et on n`est quasiment pas sorti. Notre connaissance de la belle ville de Cartagena se résume pour l`instant à la marina Manzanillo et aux supermarchés. Il faut dire aussi que la marina est installée dans un quartier de Cartagena où il ne fait pas trop bon de se promener le soir. En effet, cette marina se trouve dans le quartier des entreprises de ferraillerie, bois, … enfin, tout ce qui est nécessaire au bon déroulement des travaux. La contrepartie est que la marina est loin du centre-ville et qu`elle se situe en bordure des bidonvilles. Le soir, on doit respecter le couvre-feu et ne plus sortir.


On a quand même pu connaitre des gens très sympas et faire quelques sorties. Thierry un compatriote marie a une colombienne qui travaille également sur son bateau. Il est tous les jours à la marina et est devenu au fil du temps un grand copain d`Hicham. Ils font leurs pauses ensembles (ils boivent des bières…). Il nous a invité chez lui et on a passé une très bonne soirée avec Gina, sa femme, Luciano, qui a lui aussi 2 ans et Michel, 5 mois. Marwan a également été invité aux 2 ans d`une petite fille, franco-colombienne, Annabelle.


Le temps passe vite. On espère bien remettre à l`eau, Yapa, lundi 8 octobre et partir pour les San Blas en fin de semaine prochaine. Inch Allah ! 

jeudi 12 juillet 2012

Du 08 février au 27 juin 2012 : Ce n’est pas la forme sur Yapa.


Vous devez vous demander ce que nous devenons étant donné que nous n’avons pas mis à jour le blog depuis un certain temps.

Nous avons dû revenir en France, rapatriement sanitaire pour toute la famille. Hicham, avait une lithiase urétérale enclavée (calcul dans le rein qui ne veut pas bouger, pour les non-initiés). Il a bien tenu un mois et demi avant qu’on ne décide qu’il fallait faire quelque chose. Je vous rassure tout de suite, Hicham va beaucoup mieux grâce au bon soin de notre chirurgien urologue, François.
Nous avons profité de ce séjour en France pour voir la famille et les amis, séjour qui s’est prolongé pendant 3 mois pour Hicham et se prolonge encore pour le reste de l’équipe.
















Hicham est rentré à Panama, le 27 juin. Yapa, à la bouée à Panamarina, à Porto Lindo se porte bien, malgré la forte humidité ambiante. Il faut dire, qu’on a quitté le bateau en catastrophe (le 24 mars). En effet, après une ultime vérification avant le départ (check-list oblige), Clarisse découvre avec horreur les cales remplies d’eau (au moins 20 litres), alors que celles-ci étaient sèches, 48 heures auparavant. Après avoir gouté, non sans appréhension, cette eau brunâtre, il s’est révélé qu’elle était salée. Après vérification de toutes les voies d’eau possible, elle teste les vannes d’entrée d’eau de mer. Celle de l’évier de la cuisine lui reste dans la main, découvrant une fuite d’eau à ce niveau. S’il a fallu 48 heures pour avoir 20 litres d’eau dans les cales, on imagine après 3 mois d’absence !!! Clarisse fait part à Hicham de son diagnostic. Il reste 1 heure avant que le taxi arrive pour nous amener à l’aéroport. Pendant que Clarisse écope les fonds de cales, Hicham plonge dans la mer, planter une pinoche au niveau du passe-coque. Après plusieurs tentatives infructueuses, il parvient à stopper la remontée d’eau. Il complète le traitement en mettant un petit coup de pâte epoxy au niveau de la fuite dans la vanne. Le taxi est là et nous attend depuis une heure, on retarde le départ pour vérifier qu’il n’y a plus d’eau qui rentre. Après une heure, on retrouve encore un peu d’eau dans les cales. Mais cette fois-ci, c’est de l’eau douce !!! Après vérifications de nos réserves d’eau douce, on s’aperçoit d’une flaque en dessous des vaches d’eau douce. Seule possibilité, les vaches fuient.

Oh Dieu ! Qu’essaies-tu de nous dire ! Il ne faut pas partir, l’avion va s’écraser ou je ne sais quoi d’autres. On a déjà 3 heures de retard. On doit partir. On laisse le bateau en l’état, les planchers relevés, pour que le personnel de la marina puisse surveiller une éventuelle entrée d'eau, et on part, non sans appréhension.

Le voyage s’est bien passé, l’avion ne s’est pas écrasé et les réparations de fortune de Hicham ont bien tenu. Après 3 mois tout seul, Yapa se porte bien. Hicham va devoir faire quelques réparations (installation d’une pompe à eau, réparation du pilote automatique, remise en place du génois qui a dû subir quelques réparations), avant de reprendre la mer. Les projets à court terme sont d’emmener le bateau à Carthagène en Colombie pour le sortir de l’eau et faire quelques travaux (de gros travaux !!!). Clarisse et Marwan, encore actuellement en France, le rejoindront plus tard.

Du 31 janvier au 07 février 2012: fin de séjour de Mamido un peu mouvementé.

Nous partons pour Green Island dans de très bonnes conditions, peu de houle et une jolie brise, mais au près serré. Mamido reste zen, cette traversée ne lui aura pas coupé l’appétit. Arrivés à Green Island, nous dégustons une bière bien fraiche et une pizza aux figatelli (merci Hind!).

Nous décidons d`acheter le moteur HB proposé par les américains, bien que celui-ci soit pour l`instant, … inutilisable. En effet, il fonctionne bien mais le circuit de refroidissement ne crache pas d`eau. Évidemment, comme rien n`est simple, après avoir éliminé les pannes basiques, ça ne fonctionne toujours pas. Nous voilà donc obligés de ramer malgré la présence de 2 moteurs HB à bord !!!




Après 2 jours passés à Green Island, on se décide à partir vers un mouillage plus isolé. On file à Salardup poussés par une petite brise, grand largue. La mer est parfaitement plate avec un vent constant. Mamido est prête à naviguer si c`est dans ces conditions. Le mouillage est quasi désert, et les poissons sont légion. Mamido nous nourrit du produit de sa pêche.




 Nous nous installons sur la plage pour faire de magnifiques barbecues, poissons au miel et à la moutarde, brochettes de lambis. Un régal !!



Nous adorons ce mouillage sauf quand les nonos attaquent. On n’a pas encore tout compris du comportement de ces prédateurs redoutables. Ils agissent en groupes, et dans des lieux qui paraissent aléatoires. Alors que Mamido et Hicham étaient tranquillement en train de bouquiner dans leur hamac respectif, une nuée de nonos les ont dévorés. Quand je dis dévorer, c`est des centaines de piqûres qui ont été constatées, et ça gratte, terriblement, pendant plusieurs jours. Clarisse et Marwan à quelques mètres de là, n`ont pas eu une seule piqûre. Les nonos ou chitras sont la seule nuisance des iles des San Blas, si ce n`est également le risque qu`une noix de coco nous tombe sur la tête. Ne rigolez pas, c`est un risque non négligeable qu`il faut avoir en tête si on adopte une position statique.




Petite séance de coiffure pour Hicham, notre Robinson des San Blas.

Marwan, quant à lui, a été victime d`un incident difficilement prévisible. De retour à Chichime, nous sommes allés au`bar` pour acheter des cigarettes. Il y a là des petits chiots d`un mois tout mignons. Une petite boule de poils blanche et une noire, aussi doux qu`un doudou.


 Marwan, à poil, comme d`habitude, se faisait un plaisir de caresser ces petits chiots, quand le petit noir, croyant certainement qu`il pouvait en tirer du lait, engloutit son zizi et ce qui va avec. Instant d`horreur qui m`ont paru une éternité, jusqu`à ce que Marwan se mette à hurler. Quand le chiot a lâché, j`ai constate que Marwan saignait. Il y avait 3 belles entailles, mais qui restaient superficielles. Je le serrais fort dans mes bras pendant que Marwan disait simplement `aie,aie’. Déchirant. On n`a pas pris de risques, on a accompagné Mamido à Panama, pour le faire examiner et lui faire la vaccination antirabique.

On a été très bien accueilli à l`hospital del niños. Les médecins ont pris du temps pour nous et nous ont bien orientés. Marwan a eu tous ses vaccins et nous sommes rentrés après un séjour de 4 jours à Panama City.






Leçons de l`histoire, fini la plage tout nu, et attention aux chiens, même aux petits chiots tout mignons.

vendredi 16 mars 2012

Du 20 au 24 janvier 2011: Chichime.

Nous voilà de retour à Chichime. Marco a retrouvé son bateau en l`état. Investi d`une nouvelle énergie, et surtout d`un projet (faire un bateau-hôtel à Portobello), il bosse dur pour remettre son bateau en état. Pour lui dégager du temps, nous l`invitons à manger à tous les repas. Il nous fait bien rigoler avec ses histoires de cœur et ses histoires rocambolesques.

Mamido s`est très vite remise de sa traversée mouvementée vers les San Blas. Elle s`adapte très bien à la vie sur le bateau (au mouillage). Plages, baignades, et pêche sont au rendez-vous. Depuis que Marco lui a monté sa ligne de pêche, elle n`arrête pas de nous remonter du poisson. Son premier poisson sorti était un très beau pagre. Hicham et Marco qui font des kilomètres en annexe pour trouver de bons coins de pêche sous-marine sont étonnés et très jaloux.

On se fait des repas de rois, langoustes, crabes, poissons, lambis, poulpe… elle fait le plein de produits de la mer. Tout ça, très bien cuisiné, cela va de soi.

Les familles kunas ont changé depuis notre dernier séjour à Chichime. Nous faisons la connaissance d`une très gentille famille à l`extrémité Est de Uchutupu Dummat. Vivant à Panama à l`année, ils parlent très bien espagnol. Nous avons tout de suite sympathisé, ainsi que Marwan et les 4 garçons de la famille, Royer, Franco, Titi et Itan, qui ont entre 8 ans et 8 mois. Ce sont des petits garçons adorables. Avec Marwan, ils s`échangent leurs jouets et jouent comme des fous dans l`eau. Ils sont contents de se retrouver chaque jour, et ça fait plaisir de les voir ensemble. Clarisse améliore son espagnol en discutant avec Djamile, la maman (qui n`a que 29 ans). On s`échange des petits cadeaux, jouets, vêtements, lait, poissons, coco, crabes des cocotiers. C`est rare de pouvoir nouer des liens comme ça avec une famille kuna.

Franco, au milieu du chantier.


 Titi

 Djamile avec Itan et Titi.


Nous sommes bien ici, et reculons chaque jour notre départ. Cependant Syrah et Selluna nous attendent depuis un petit moment à Nuinudup, car nous avons pour eux des victuailles en provenance de Portobello, et Mamido voudrait bien connaitre d`autres iles des San Blas.

Recette de la semaine : Lambis à la namibienne.

Pour cette recette découverte auprès de Jaco et Christelle, nous avons investi dans une moulinette à viande. On est ainsi dispensé de battre le lambi avant de le cuisiner. On le passe à la moulinette. On l`assaisonne avec de l`ail, du gingembre, paprika, petits poivrons. On fait revenir le tout dans du beurre et on le consomme avec un bon pain frais ou du riz.

Du 10 au 19 janvier 2011: Portobello; 09:33.45N 79:39.67W.


Nous avons choisi d`aller à Portobello pour accueillir Mamido, le but étant de faire un grand avitaillement. On manque d`huile d`olives, de miel, chocolat, beurre, parmesan, …, denrées essentielles pour l`équipage de Yapa, introuvables dans le Kuna Yala. On achète quelques petites choses en plus (4 caddies pleins à craquer…) et casons tout ça comme on peut. Yapa manque de rangements. Nous avons eu à un moment donné l`illusion de faire de notre cabine arrière une vraie cabine. Ca n`a jamais pu être réalisé depuis le début de notre voyage. Elle sert d`espace de stockage de denrées alimentaires, cosy, siège-auto, jouets de Marwan, …

Mamido arrive comme prévu le 12 janvier à Panama où Clarisse et Marwan sont venus l`accueillir. Elle nous ramène plein de bonnes choses, saucissons, foie gras, charcuterie corse (merci Hind), …. Il a fallu que malgré la fatigue du voyage, elle défende la charcuterie, contre des douaniers panaméens zélés voulant en faire leur diner. Elle n`a pas lâcher le morceau (c`est le cas de le dire), et l`équipage de Yapa, ainsi que les amis, exilés de France depuis longtemps, s`en régalent chaque jour.

Mamido nous ramène aussi des magazines qui sont très appréciés, par tout l`équipage.
A Portobello, nous retrouvons également Marco, qui a trouvé là-bas, un travail avec gite et couvert. Il aide une dame seule à remettre en état son bateau. Hicham et Marco sont heureux de se retrouver après plus d`un mois de séparation. Marwan reconnait immédiatement son copain.


Nous attendons un vent favorable pour partir pour les San Blas. Les alizés se sont renforcés à 20-25 nœuds avec des creux de 3 à 4 mètres en haute mer. En attendant, on se ballade dans Portobello.







Le 18 janvier, le vent se calme, on se décide à partir le soir. Malheureusement, Marwan déclare une diarrhée importante avec un peu de fièvre. Il n`est pas question de risquer la déshydratation, on attendra le lendemain.

Le 19 janvier, Marwan va mieux, il retrouve son sourire et des selles à peu près normales. On partira le soir. Il a bien fallu toute la journée pour ranger le bateau et faire en sorte que notre bazar ne se ballade pas dans tout le bateau, d`autant qu`on sera au près, bâbord amure. A cette allure, le bateau gite beaucoup et subit l`assaut des vagues de face. On fait pour le mieux, on est prêt à partir à 22 heures du soir. Nous avons un équipier supplémentaire, Marco, qui désire ramener son bateau de Chichime à Portobello pour en faire un hotel pour backpackers. Très bien, les garçons s`occuperont de la nav, Clarisse de Marwan et Mamido d`elle-même.

Une faible brise nous accompagne pour sortir de la baie, mais dès que nous ne sommes plus protégés par la côte, ce n`est plus la même histoire. Le vent est fort de 20 à 25 nœuds, avec une houle de 2-3 metres. Yapa se comporte bien, mais au près serré, le courant contre lui, n`avance pas bien vite. C`est 15 heures de calvaire pour Mamido, qui pas très bien amarinée, est malade du début à la fin du trajet. Qui connait le mal de mer, saura que c`est terrible. Malheureusement, ce n`est pas comme en voiture, on ne peut pas s`arrêter un peu puis reprendre la route. Il faut subir. Nous rencontrons également quelques avaries, de l`eau plein les cales, mélangée avec de l`huile moteur. Avec la gite, une bonne flaque glissante se forme dans le carré. Hicham réveille Marco qui dort dans le peu d`espace qui reste dans la cabine arrière pour voir ce qui se passe dans le compartiment moteur. Il y a là aussi pas mal d`eau et il est certain que l`eau vient de là. La pompe à eau de mer ne fonctionnant plus, il faut écoper à la main. C`est Marco qui s`y colle. On ne peut pas faire grand-chose en nav qu`écoper. Hicham en bon capitaine décide de faire nuit blanche, entre Mamido malade qui ne peut plus bouger du pont, le vent fort, et cette voie d`eau d`origine encore inconnue. Seconde avarie, notre pilote automatique Raymarine ne répond plus. Détail important pouvant expliquer l`origine de la panne, Marco sans faire exprès, du bout du pied, allume le pilote à vérin alors que le pilote Raymarine travaillait. C`est le pilote à vérin qui a gagné, la courroie du pilote Raymarine s`est rompue. Le pilote à vérin est plus performant mais est très consommateur d`énergie. On évite de l`utiliser la nuit car l`éolienne ne suffit pas à charger les batteries. Mais là, on n`a pas le choix.

Heureusement, Marwan s`est mis en mode hibernation et dort une bonne partie du trajet. Il a été un peu malade, mais a vite compris qu`on était mieux allongé.

Il est 11 heures du matin, plus que 10 milles. Tout le monde en a marre, Hicham est fatigué, Marwan impatient de bouger, et Mamido, n`en parlons pas. On patauge dans l`eau graisseuse, notre beau rangement s`est cassé la figure, il y a un bazar innommable dans les cabines. Les San Blas, ça se mérite, mais pour une première nav, on aurait souhaité un peu mieux pour mamido.

On arrive vers 13 heures 30, après 15 heures de navigation au près, à Chichime. L`équipage et le bateau sont bien fatigués, Mamido n`est même pas en mesure de découvrir les iles de cocotiers des San Blas. Quelle galère !!! Pour arriver au Paradis, il faut passer par l`Enfer.

Du 31 décembre au 6 janvier 2011: Salardup; 09:30.45N 78:47.67W.

Ce fut une navigation de rêve : 15 à 20 nœuds de vent, sans aucune vague, avec un Yapa qui file à 7 nœuds entre les iles et la côte. Nous avons adoré Salardup où nous avons retrouvé Syrah et son équipage. Sous le vent de l`ile, seule une légère brise nous rafraichit, les alizés étant cassés par les cocotiers. Seul inconvénient d`être ainsi protégés du vent, on doit parfois subir les assauts de nonos sur la plage au coucher du soleil. Clarisse en a fait l`amère expérience, protégeant son petit dans une grande serviette. Il suffit de le savoir et d`éviter ce genre de situations, on ne l`y reprendra plus.

C`est une des plus grandes iles des San Blas, et elle est inhabitée. A l`extrême Est de l`ile, on trouve 4 jolies cases, construites pour les touristes. Il n`y en a pas pour l`instant. Les kunas propriétaires de l`ile attendent l`autorisation du Congresso avant de faire tourner leur affaire. Le Kuna Yala est une province indépendante du Panama et s`autogère de façon autonome. Le Congresso composé de 3 `Caciques` a ici tout pouvoir et limite pour l`instant le tourisme dans ces iles paradisiaques. Il n`y a d`ailleurs pas d`hôtel véritable aux San Blas, et aucun étranger n`est autorisé à s`implanter dans les iles. Les quelques logements touristiques présents dans les San Blas sont de modestes cases kunas. Nous sommes privilégiés de pouvoir voyager en voilier dans le Kuna Yala.

Nous nous installons dans les cases pour passer le jour de l`an et faisons un grand feu sur la plage. Nous sommes seuls au mouillage, Yapa, Syrah et Pollen qui a pour équipage un couple de français, Eric et Anne-Marie, basés en Guadeloupe.






Chacun amène son obole, quelques langoustes, petits toasts de morue, du poulet et la nouvelle spécialité d`Hicham, des tranches de pain (fait maison bien sur) largement tartinées de gras de confit de canard et de foie gras cuites à la poêle, avec une bonne couche de confiture de bananes (faite maison également). Cette préparation pour le moins surprenante a été très appréciée. Le but étant de tenir jusqu`à minuit, nous avons installé des hamacs dans les cases pour y faire dormir les enfants. Marwan n`était pas de cet avis, et nous l`a bien exprimé avec des vocalises stridentes. Rien à faire, il ne veut pas dormir sur la plage. Il veut être de la fête, mais est tellement crevé qu`il fait n`importe quoi. OK, on a compris, Clarisse rentre sur le bateau et passera la nouvelle année en tête à tête avec son petit.

On est tellement bien ici qu`on reste 6 jours. Niaouli, Narval et Celian (Elia, Stephane et leur fille Priscille) nous rejoignent peu après. La fine équipe est réunie et se retrouve régulièrement sur la plage.

Six janvier, il est temps de bouger, MamiDo arrive dans quelques jours à Panama et on s`est donné rendez-vous à Portobelo où l`on doit faire un grand avitaillement. Il faut aussi passer par Elefante pour faire du gaz et voir Seluna. On quitte sans regret Salardup car le vent tourne à l`Est et amène une belle houle qui nous fait rouler.