mercredi 18 septembre 2013

Du 19 août au 6 septembre 2013: Papeete.

Nous prenons nos marques petit à petit dans cette grande ville qu’est Papeete. La ville en soi n’est pas aussi importante que ça, par contre, les alentours de Papeete sont très urbanisés, ce qui fait que la ville paraît très étalée.

Dans la perspective de rester un petit moment par ici, on a acheté une petite voiture d’occasion qui semble bien fonctionner. Ç a nous donne une sacrée liberté même si de faire du stop est aussi très sympa. On lui a fait subir quelques tests d’endurance qu’elle a passé avec succès. Notamment, nous avons grimper une route sinueuse et cabossée jusqu’au Belvédère d’où commencent les randonnées vers le mont Aorai. 









Avons-nous parler précédemment de la gentillesse polynésienne? On la vit au jour le jour, et cette gentillesse est très contagieuse. On a toujours été très bien accueilli partout où on s’est présenté. Les gens qui nous prennent en stop font parfois de sacrés détours pour nous rendre service. Les polynésiens ont toujours le sourire, ce qui rend la vie très agréable et on ne les entend jamais se plaindre. On pourrait dire que c’est lié à la douceur du climat, à l’environnement. C’est vrai en partie selon moi, car pour avoir visiter de très belles îles sous des climats cléments, on n’a jamais rencontré des gens aussi gentils. Des amis qui ont beaucoup voyagé de par le monde nous le disent tous, la gentillesse polynésienne est exceptionnelle. Il semblerait d’ailleurs que ça soit culturellement ancré depuis longtemps quand on lit les récits enthousiastes des premiers découvreurs. Tahiti est ‘La nouvelle Cythère’ selon Bougainville.

Par contre, toutes les tentations sont là. Il y a des supermarchés et des magasins à profusion, qui vendent de très bons produits mais à des prix élevés, des bars sympas, …. Il est difficile de résister aux sirènes de la consommation et notre porte-monnaie en prend un sacré coup!!!

Dans les prochains jours, on va visiter la très belle île de Moorea. On en profite, tant que je suis encore en pleine forme et pas trop grosse.




01 septembre 2013. Joyeux anniversaire, Marwan.

19 août 2013, 15H00 HL; Nous sommes bien arrivés à Tahiti.

Nous sommes enfin arrivés à Tahiti. Nous sommes ancrés devant la marina d’Arue, le Yacht Club de Tahiti, à l‘Est de Papeete.


Nous n’avons malheureusement pas eu beaucoup de vent et nous avons dû faire du moteur une grande partie de la journée d’hier et de la nuit. Nous avons bien essayé de sortir le spi mais quand on a atteint la vitesse de 1.5 nœuds, on a décidé de le ranger.



Nous sommes entrés dans Tahiti par la baie de Matavai, là où les premiers navigateurs (Samuel Wallis, James Cook) ont jeté l‘ancre. Au Nord de la baie de Matavai, nous découvrons tout d’abord la pointe Vénus. Elle a été ainsi nommée car c’est ici qu’a été installé l’observatoire de l’astronome Charles Green, membre de l’équipage de Cook au cours de son premier voyage, pour observer le passage de Vénus sur le disque du soleil en 1769.


Nous apercevons derrière les récifs puis les plages de sable noir, des montagnes et de profondes vallées.


Ça nous change des Tuamotu!! Une fois dans la baie de Matavai, nous entrons dans le lagon d’Arue par la passe d’Arue. L’entrée est aisée, bien balisée, par contre nos cartes électroniques sont totalement fausses!!

Nous sommes bien contents d’arriver dans ce qui sera notre port d’attache (certainement avec Moorea) pendant les prochains mois. Nous ouvrons ainsi un nouveau chapitre dans nos aventures avec la naissance prochaine de petit bébé.  

18 août 2013, 18H00 HL; En route vers Tahiti. 16:53.16S 148:18.83W.

Vent: NNW force 1; Cap: 230°; Vit.: 4.5; Allure: Moteur.
Le vent est très changeant. On alterne toutes les allures: près, travers, vent arrière avec spi. On aura essayé de profiter du moindre souffle de vent. Cependant, depuis le milieu d’après-midi, on ne peut faire rien d’autre que de mettre le moteur.

La lune est presque pleine et on a assisté à un magnifique coucher de soleil. 







En dehors de ça, rien à signaler. On se met en mode navigation avec les quarts de nuit, beaucoup de lecture pour nous et de dessins animés pour Marwan. Il a découvert ’La petite taupe’, des dessins animés tchèques des années 70. On adore, c’est mignon, avec une critique subtile du régime soviétique.



D’après mes calculs, on devrait arriver demain matin à Tahiti.

Reste 78 milles à parcourir.



18 août 2013, 01H00 HL; En route vers Tahiti. 16:20.16S 147:11.83W

Vent: NNW force 4-5; Cap: 230°; Vit.: 5.5- 6.5 nds; Allure: Près.

Le vent vient à peine de se lever. Hicham a hissé les voiles juste avant que je ne prenne mon quart. Jusqu’à présent, on a dû faire du moteur avec un intermède de quelques heures dans l’après-midi où nous avons pu faire de la voile. Le vent change constamment de direction et reste très faible vraisemblablement du fait des grains que nous essuyons depuis cet après-midi. Ce n’est pas la navigation la plus agréable qu’on ait faite mais ça reste confortable. 

L’avantage du ‘pas de vent’, c’est que la mer est plate et le bateau ne bouge pas. Marwan a pu faire trempette dans sa petite piscine une bonne partie de la journée.

On est parti ce matin à 9h30 de l’anse Amyot après une ‘petite plongée’. C’est ainsi que Marwan appelle notre ballade matinale dans l’eau au milieu des coraux. Il y a pris goût et nous la réclamait à cors et à cris. Hors de question pour lui de partir si on ne se baigne pas. Ensuite, café sur Sairam où on a laissé Marwan, le temps de préparer le bateau. Ils vont rester encore quelques temps dans les Tuamotu, n’ayant pas d’obligations comme nous pour aller maintenant sur Tahiti. On les reverra de toute façon, car ils vont passer la saison cyclonique en Polynésie française.

On a pris notre temps avant le départ. Il y a 220 milles à parcourir et la météo nous annonce des vents faibles à très faibles et changeant. On a du mal à évaluer la vitesse et donc le temps que l’on mettra pour parcourir cette distance. On se base de toute façon sur 2 nuits en mer.

Reste 150 milles à parcourir.




dimanche 15 septembre 2013

17 août 2013. Sur le départ.


Voilà maintenant plus de 10 jours qu’on est ici, dans l’anse Amyot. Le vent a baissé il y a à peine 2 jours, ce qui rend notre séjour beaucoup plus agréable. 

On a pris ainsi l’habitude le matin de faire une petite plongée tous les 3. 


On va avec l’annexe dans les coraux et tout le monde se met à l’eau avec son masque et son tuba. L’eau est incroyablement claire. Marwan est très à l’aise et il n’a pas peur. Il nous montre les jolis poissons colorés du doigt. Il arrive qu’on croise des requins de récif à pointe noire mais ils ne semblent pas s’intéresser à nous. Petit à petit, on s’habitue à nager en leur présence et à vaincre notre peur de ses animaux. Bien sûr, il faut faire attention, mais il faut aussi qu’on s’habitue à les côtoyer, car ils sont nombreux dans les eaux polynésiennes. Le soir, quand Gaston fait ses filets de poissons perroquets, une dizaine de requins rodent et viennent manger les restes. Ils s’approchent très près de la plage.


Les chiens sautent à l’eau et les chassent. Ça démystifie un peu le monstre mangeur d’hommes.

Nous explorons également les environs et notamment les autres motus qui sont déserts.






Nos amis de Sairam nous ont rejoints, il y a quelques jours, au terme d’une navigation sportive au milieu des Tuamotu, avec 25-30 nœuds de vent et une grosse houle de 5 mètres. Ils étaient heureux de retrouver le calme de notre petite baie bien protégée. 



On a fait quelques bons repas notamment hier dans le petit restaurant de Valentine et Gaston. Au menu, poissons perroquets et langoustes accommodés selon des recettes différentes: crus à la tahitienne, au barbecue, en beignets, fougasses aux langoustes, gratins… Un délice!!!

Il va malheureusement falloir qu’on quitte les Tuamotu pour rejoindre Tahiti-Moorea. Le départ est prévu pour demain matin sous une très légère brise.





11 août 2013. Toujours à Toau.


On reste et on restera dans les prochains jours dans cette petite baie bien abritée du Mara’amu. Il s’est levé depuis notre arrivée ici, il y a 5 jours, et s’est renforcé à plus de 20 nœuds. On subit le vent qui rafraîchit grandement l’atmosphère mais pas la houle. Par contre, dans les lagons des atolls, qui sont parfois très grands, la houle peut se lever, rendant les mouillages très inconfortables, voire dangereux.

Bref, on est bien dans notre petite baie, bien fermée, et on n’a pas envie d’en bouger, pour l’instant. En effet, le Mara’amu va encore souffler très fort pendant les 4 Prochains jours.

On est bien embêtés pour notre batterie qu’on n’a toujours pas récupérée. Le bonitier n’est pas venu nous la rendre. On ne sait pas où il est basé exactement à Fakarava qui est quand même le deuxième plus grand atoll des Tuamotu (30 x 10 milles). On fait notre enquête mais on n’est pas très optimiste.

On explore les alentours autant que le vent nous le permet. On n’a pas trouvé de vraies plages de sable fin pour Marwan, seulement des grèves de débris de coraux et des roches récifales. Les plages de sable fin sont rares dans les Tuamotu. On les trouve plutôt à l’intérieur des lagons. Nous avons fait une promenade jusqu’à la barrière récifale extérieure ou platier récifal. Pour y parvenir, on marche sur des débris de coraux et des blocs de roche récifale tranchante. 



Le pauvre Marwan qui est tombé sur les récifs s’est écorché un peu partout. 



On trouve, en chemin, des petits trésors, épines d’oursin crayon violettes, porcelaines, petits coquillages bien souvent habités par des Bernard Lhermitte, …. 



La végétation n’est pas très diversifiée. Je n’ai repéré qu’une dizaine d’espèces d’arbres et arbustes différents dont malheureusement je ne connais pas les noms. Il y a bien sûr de nombreux cocotiers qui poussent facilement sur ces sols arides et dont la noix de coco est utilisée pour de multiples usages: coprah pour faire de l’huile de coco, coco râpée pour faire du lait de coco, noix verte pour en boire l’eau, …. Toutes les parties de cet arbre, feuille, tronc, racines, ont une utilisation dans l’alimentation, la pharmacopée, la construction ou l’ornement. Les cocotiers ont été amenés par les polynésiens au cours de leurs longues pérégrinations dans les îles du Pacifique. Au XIXème siècle, ils ont plantés de grandes cocoteraies dans les îles  pour en faire l’exploitation du coprah transformant les paysages de ces motus arides. J’ai également pu repérer des pandanus dont les feuilles ont de multiples usages: paniers, chapeaux, confection de toits des farés, cordelettes. 




Nous atteignons le platier récifal après avoir traversé une plage étroite de sable blanc. 





C’est une dalle de coraux de plusieurs dizaines de mètres de largeur parcourue par des petits chenaux qui se découvrent à marée basse. 



On voit parfois au sein des coraux, à fleur d’eau, des bénitiers au manteau diversement coloré dans les tons de bleu et de vert. 





Des petits poissons colorés piégés par la marée basse nous passent entre les jambes. Au-delà du platier récifal, les pentes sous-marines descendent rapidement vers les grandes profondeurs. 

Le monde sous-marin est exceptionnel. Hicham a plongé et pêché en apnée avec nos amis de Marmajua au-delà du platier récifal. Il a vu de nombreux gros poissons et des requins bien sûr, pointes noires, requins gris. Quant à moi, j’avoue être un peu trouillarde. Je suis allée me promener hier matin au milieu des coraux près du lagon, à 2-3 mètres de profondeur. L’eau est ici très claire. J’y ai vu de beaux coraux et une multitude de poissons très colorés: chirurgiens noirs, maninis ou chirurgiens bagnards, poisson Picasso, mérous, poissons-anges, … Par contre, pas de requins ni de très gros poissons. Ouf!!!

Nous sommes, depuis 2 jours, seuls au mouillage. Marmajua est parti sur Tahiti et les rares bateaux de charters également. Nous avons sympathisé avec la famille qui vit sur l’île. La plupart viennent ici pendant les vacances. Un peu moins d’une dizaine vivent à l’année sur Toau, tous plus ou moins apparentés. Parmi les résidents, il y a Valentine et son mari Gaston, qui ont une cinquantaine d’années. 



Ils ont des activités très diversifiées: tourisme avec une petite pension, un restaurant, gestion des bouées, coprah culture, pêche, élevage de cochons. 



Ils avaient également auparavant une ferme perlière. Bref, les principales activités que l’on peut retrouver dans les Tuamotu. Les enfants, eux, sont partis sur Tahiti car les vacances sont bientôt finies. 



Ils sont partis sur le Cobia, un caboteur, qui transporte personnes et marchandises dans les atolls environnants jusqu’à Tahiti. C’est chaque fois un événement quand il vient dans la baie. La vie des atolls est rythmée par la venue des caboteurs qui désenclavent les atolls comme la vie des îles était rythmée par l’arrivée de l’Aranui dans les Marquises. C’était impressionnant de voir ce gros bateau entrer de nuit dans cette petite baie. Pour l’occasion, Gaston sort de son parc à poissons une cinquantaine de poisson-perroquets destinés au marché de Papeete.

On prend ainsi nos petites habitudes et attendons que le vent baisse pour partir sur Tahiti.


07 août 2013. Repos bien mérité dans l’Anse Amyot, Toau.


Nous découvrons au petit matin l’Anse Amyot. C’est un des seuls mouillages dans les Tuamotu accessibles sans avoir à franchir une passe pour rentrer dans l’atoll. Les passes peuvent parfois être redoutables avec des courants sortants dépassant les 5 nœuds, ce qui n’est pas envisageable avec notre pauvre vieux moteur. Il est difficile de calculer le bon moment pour se présenter devant une passe, l’intensité du courant sortant dépendant de la marée, de la hauteur de la houle, de la direction du vent, …. Bref, on ne se sentait pas d’affronter une passe pour accéder à un atoll directement en venant des Marquises. 

Située à la pointe Nord-ouest de Toau, l’Anse Amyot est une fausse passe donnant accès à un bassin fermé de 200 mètres de largeur avec des bouées sur lesquelles on peut s’amarrer. On ne peut accéder au lagon que par annexe. L’entrée est étroite, bordée de récifs. C’était tout de même chaud de rentrer de nuit! 



Il y a un motu (ilot corallien encore émergé) au Nord sur lequel sont construites quelques maisons et un quai où on peut débarquer en annexe. Après une séance de grand rangement (c’est toujours le bazar après une navigation de plusieurs jours), nous nous aventurons à terre, pour le plus grand bonheur de Marwan. Malheureusement, il n’y a pas de plages de sable fin. Le motu est bordé de plages composées de débris de coraux. 



Ça ne décourage pas Marwan qui va se baigner avec son équipement de petit plongeur. Il ne restera pas longtemps dans l’eau car il fait un peu froid. Le temps ici est différent des Marquises. Le Mara'amu (vent du Sud-est) souffle fort à 15-20 nœuds et rafraîchit grandement l’atmosphère. Valentine, qui habite l’île et tient un petit restauraant, nous accueille en polaire, et pantalon long. 



Nous rencontrons aussi les gens qui nous ont aidés hier, Christian, sa femme et leur fils d’une vingtaine d’années Maxence. C’est l’occasion de faire plus amplement connaissance autour d’une bière pour le plus grand bonheur d‘Hicham.

Il y a aussi quelques enfants sur le motu. Ils nous accompagneront pour une petite promenade dans l’île, l’après-midi. 



Le sol est jonché de gros débris corallien et la végétation est peu diversifiée, du moins en comparaison avec Les Marquises. Il y a, notamment, de nombreux cocotiers exploités par les habitants pour faire du coprah et des pandanus.



Ce premier aperçu du mouillage nous enchante. Nous pensons y rester quelques jours pour nous reposer. Nous ne pourrons pas rester longtemps dans les Tuamotu, ce qui est assez frustrant mais on se dit qu’on pourra toujours y revenir, plus tard, tous les 4. Ce n’est qu’à 200 milles de Tahiti (2 jours de navigation) et les vents sont favorables dans un sens comme dans l’autre.