Vent ?; Force 0 ; Cap : 250° ; Vit. : 5 Nds ; Allure : MOTEUR.
Je sais que beaucoup d'entre vous pensent: " Sacrilège! Passer à côté des Galapagos et ne pas s'arrêter!". Ce que vous ne savez pas, c'est qu'entre temps, c'est devenu un pôle d'attractions touristiques. Tout est réglementé, et tout coûte excessivement cher. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que les Galapagos, bien que faisant partie de l'Equateur, ont choisi le Dollar américain pour devise! Six cents dollars pour pouvoir rester 2 semaines, avec l'interdiction de naviguer avec son propre bateau dans les îles. On ne peut pas mouiller où l'on veut. On doit laisser le bateau à l'ancre et prendre une 'panga' pour aller d'île en île. On ne peut même plus utiliser sa propre annexe pour aller à terre. Il faut prendre un 'taxi-boat' qui vient nous chercher sur notre bateau. Toute excursion coûte 100$, 500$ si on veut faire de la plongée. Il y en a bien qui ont tenté de simuler une panne afin de profiter des 72 heures d'hospitalité obligatoire pour tout navire en difficulté, ou ayant une avarie, afin de pouvoir faire les réparations nécessaires. Cependant, ces 10 dernières années, face à une croissance exponentielle d'avaries en tout genre sur les voiliers, les autorités ne se font plus avoir. Notamment, pour des raisons mystérieuses, tous les moteurs semblaient tomber en panne entre le Panama et les Galapagos.
Aujourd’hui, les autorités maritimes envoient systématiquement les militaires à bord pour vérification. Si il s’avère que l’on a menti, une amende salée nous attend, puis nous sommes « gentiment » éconduits par les forces armées équatoriennes…
Fini
le bon vieux temps où les Galapagos était une halte culinaire obligatoire pour
tous les marins, où on pouvait déguster de la tortue, manger un ragoût
d’iguane, une soupe d’ailerons de requins, ou tout simplement, une omelette
d’œufs de pingouin…
Attention,
le programme qui suit est Interdit aux moins de 16 ans!
Comment
entrer aux Galapagos, sans payer? Alors, il m’est venu une idée…
Puisque
les Galapagos sont un sanctuaire pour les animaux en voie de disparition, pour
toutes les excentricités génétiques de ce monde… Je décidai de m’inventer une
nouvelle identité…
Tout
d’abord, je me confectionnai un nouveau drapeau aux couleurs rasta vert, jaune,
rouge, avec au centre deux os en forme de croix, un peu comme sur le drapeau
pirate mais sans la tête.
Ensuite,
je commençai tout d’abord à me peindre le visage, me dessinant un immense
sourire effrayant autour de la bouche un peu à la façon des masques de théâtre
japonais. Je trempai mes mains dans de l’encre et me fis des empreintes un peu
partout sur tout le corps, notamment, de manière aussi symétrique que possible,
une sur chaque fesse.
Puis
je coupai un gros morceau de bambou de 70 centimètres de long
approximativement, et me l’empalai sur le pénis avec une cordelette fixée au
bout, et passée autour du cou, afin de le maintenir bien en érection.
Puis
je me confectionnai un collier de peau de banane et un chapeau avec une queue
d’ananas qui me restait et je m’inventai naturellement aussi un langage propre,
principalement constitué d’onomatopées.
Et
c’est ainsi que j’arrivai aux Galapagos, fier comme un paon, derrière ma barre
à roue. Je jetai l’ancre dans une petite baie face au village d’Isla Isabella
et toisai l’horizon à la recherche d’indigènes. Mais c’est sans tarder, que me
vint par tribord, une navette militaire. Cinq hommes armés jusqu’aux dents et
c’est là que je vis le capitaine habillé tout de blanc avec ses petites
épaulettes dorées. Alors je lui fis grands signes des bras et des mains afin de
l’inviter à bord et d’un déhanchement
évocateur, mon bambou dans la main, je l’invitai à goûter aux plaisirs des
traditions de bienvenue de mon pays. Force est de constater que malgré mes
efforts pour l’inviter à bord, il parut hésiter un moment. Mais devant la
clameur des rires de ses soldats, il se rétracta. Quelle ne fut ma déception!
Ils tournèrent un moment autour de mon bateau. Je me sentis pendant un instant
comme une Star Illuminée par les flashs d’appareils photos, et je leur fis ma
pose, tenant d’une main mon dard! C’est ainsi qu’ils revinrent vers moi et
j’entendis le capitaine me dire «Dos dias y nada màs!». Alors, en signe de
reconnaissance, je montai sur le pont et de bonheur, je leur fis ma danse.
C’est
ainsi que je restai 2 mois. La population locale, d’un naturel étonnamment
joyeux à mon contact toujours se fendant la poire m’accueillirent en grande
pompe parmi eux. Certes je remarquai un léger recul chaque fois que je
m’approchais de la gente féminine…
Mais à
part ça, ils étaient gentils. Ils me laissèrent même arpenter la brousse armé
de mon arc à flèche et de ma lance. Et bien des fois je leur rapportai le
produit de ma chasse. Cependant, il
semble que la population locale préfère se nourrir de boites de métal…
Alors,
force d’admettre que nos différences culturelles ne nous permettaient pas
vraiment d’échanges réels. Je décidai de partir, fier comme un lion, à la
conquête de nouveaux horizons.
Ce
poème est dédicacé à Jérémy, mon beau-frère que j’aime tant.
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