lundi 9 mai 2011

29 avril 2011: La baie de l`Americano ; 11:50.63N 64:38.83W

Ce fut une journée riche en émotions. Comme prévu, nous partons en expédition avec Jaco et Christelle à la baie de l`Americano. Elle est dénommée ainsi parce qu`un américain venait le week end dans un jet privé dans cette baie magnifique où il s`était fait construire une maison. En fait de maison, il ne reste que 4 murs ; ca doit faire bien longtemps que l`américain n`est plus venu.
Chacun dans nos dinghies, nous trainons une ligne de pêche.



Hicham ramène un petit barracuda, et ceci grâce a Clarisse. En effet, il faut qu`une femme crache sur le leurre pour augmenter la chance d`attraper un poisson. Et ça a l`air de marcher. Le barracuda finira au barbecue avec une petite marinade dont Jaco a le secret. Pour l`entrée, nos chasseurs d`hommes ont ramené 2 beaux oursins et des espèces de coquillages qui ressemblent à des animaux préhistoriques, des `chiton`.




Ce fut un repas de robinsons, au frais dans une petite caverne sur la plage.



Un aigle des mers nous épie. Il ne semble pas le moins du monde méfiant. Nous, nous avons un peu peur pour les petits chiens de Jaco et Christelle.
L`endroit est effectivement magnifique : plage de sable d`un blanc pur, eau cristalline. Avec un masque et un tuba, c`est féerique, notamment quand un banc de poissons argentés dansent en parfaite synchronisation autour de nous. Une raie pastenague évolue lentement sous l`arche naturelle qui ferme la baie. Deux beaux poissons ange nous épient avec curiosité, tandis qu`un gros vivaneau jaune se cache dans une caverne sous-marine.














Marwan quant à lui profite de ces moments de bonheur. Il chante sur l`annexe, joue dans le sable, et fera une bonne grosse bonne sieste sur son transat, à l`ombre de la caverne. C`est avec surprise, qu`on constate que 2 petites incisives percent. Nous qui craignions d`avoir un bébé sans dents !!!


Les `costa guardia` nous rendent visite. Ca fait 3 jours que nous sommes à La Blanquilla sans avoir fait de papiers d`entrée au Venezuela. Ils embarquent Hicham sur leur bateau pour aller visiter Yapa.



Ils font ce que nous appellerons une visite de courtoisie, regardant uniquement si notre balise de détresse fonctionne, et nous autoriserons à rester 3 jours de plus. En rentrant sur la plage de l`Americano, ils lui indiquent l`emplacement d`un `jacuzzi` naturel` non loin de notre plage. Il s`agit d`une grotte où la mer entre et forme une piscine naturelle peu profonde.




C`était là encore, une magnifique journée. Pour la clôturer, fort de sa prise a l`aller, Hicham refait un tour d`annexe autour du bateau à la tombée de la nuit, en trainant une ligne. Il ferre un poisson qui lui casse la ligne, puis saute hors de l`eau. C`était une bête énorme. La prochaine fois, il utilisera de plus gros rappalas avec une ligne plus solide.

28 avril 2011: Playa Yaque

Hicham a pu réparer le hors-bord. Apparemment, il nécessitait une vidange, ce qui était sur notre liste des choses à faire depuis un petit moment. Cette liste ne s`épuise jamais, malheureusement. On va donc pouvoir partir en expédition demain à la baie de l`Americano, qui est selon notre guide une des plus belles baies des Caraïbes. Nous avons invités à bord nos amis namibiens pour pouvoir enfin terminer notre thon. Au menu, thon froid à la crème en apéro, puis soupe de poissons à la marseillaise avec de la rouille, des croutons et du cheddar à la place de l’emmental. Nous avons également fait un très bon pain aux olives qui concurrence celui de Christelle. Notre journée a donc été dédiée à la cuisine et à la gestion du quotidien. Avec bébé, tout nous prend plus de temps, et le lavage des couches, beaucoup trop de temps, mais nous n`avons pas d`autres solutions (si ce n`est de le laisser à poil le plus de temps possible).



Nous avons quand même pu faire du PMT (palmes, masque, tuba). Les fonds sont réellement magnifiques, on ne s`en lasse pas. Clarisse a un peu moins peur des barracudas. Deux d`entre eux l`ont accompagnée durant sa plongée sans qu`elle s`en effraie. Marwan s`est dépensé à la plage, à crapahuter dans le sable et à éclabousser maman.

28 avril 2011: Beach barbecue, Playa Yaque; 11:50.63N 64:38.83W

Des poissons, effectivement, il y en a : des poissons perroquets énormes de toutes les couleurs, des carangues, des chirurgiens, des poissons anges…. Clarisse a croisé un petit banc de barracudas, et vous savez comme elle les aime (dans son assiette), elle a vite pris la poudre d`escampette. Qui dit beaux poissons, dit coraux, et Yapa n`en est pas très loin.

Les coraux sont visibles en noir sur la photo satellite.

On a eu de la chance de ne pas en toucher étant donné l`heure tardive à laquelle on est entré dans le mouillage la veille (pour distinguer les coraux sous l`eau, il faut que le soleil soit haut).
Par contre, pas de langoustes ! Parait-il, ce n`est plus la saison, elles migrent vers le large. Le saviez vous qu`il pouvait y avoir une saison des langoustes ?

A défaut de langoustes, nous avons du poisson. Jaco et Christel, nos amis namibiens (on a déjà croisé des Sud Africains mais c’est la première fois qu’on rencontre des namibiens ! et en plus ils sont tout blanc…), nous invitent à partager leur poisson chassé au petit matin, en barbecue, sur la plage. C`est un festin qu`ils nous font. Le poisson est succulent, et Christelle a fait un pain aux olives digne des meilleurs boulangers.




Notre campement : Jaco et Christelle sont des spécialistes du camping, entrainés par des années de campement dans le bush namibien.

Ce sont également des maîtres dans l`art du barbecue.

Que demander de plus : environnement magnifique, compagnie sympathique, repas succulent et bébé souriant. Pour clore ce festin, Hicham s`est proposé de nous ramener la cafetière pour nous faire un bon café parfumé à la noix de muscade de Grenade. Malheureusement, il tombe en panne de moteur sur le retour. Il sort les rames mais ne peut lutter contre le vent et dérive vers le large. Jacko vole à sa rescousse dans sa super annexe tractée par un 2 temps, et …. tombe lui aussi en panne. Ils sont beaux nos hommes, un dérivant vers le large, et l`autre vers les rochers.


Jaco jette l`ancre en catastrophe et s`acharne à démarrer son moteur, Hicham abandonne ses rames et tire comme un fou sur le demarreur. C`est Jaco qui a gagné et finalement nous ramènera Hicham, et le café.

L`annexe comme terrain de jeu






Playa Yaque

La végétation de l`île est essentiellement constituée d`herbe rase et de cacti. Derrière la plage, on trouve un petit lac. Dans ces conditions, on ne s`est pas trop aventuré pour une promenade à l`intérieur des terres…

27 avril 2011: Toujours plus vers l`Ouest : La Blanquilla, Venezuela ; 11:50.63N 64:38.83W

C`était juste, mais on y est parvenu. Nous avons atteint La Blanquilla, le 26 avril avant la nuit. La navigation a duré 32 heures, et ça commençait à faire long pour notre petit bout. C`est qu`il faut l`occuper ! Nous, on a de quoi s`occuper, le réglage des voiles, la surveillance de la navigation, et le lavage des couches. Et oui, on s`est mis aux couches lavables, seule solution si on ne veut pas que le bateau empeste le caca de Marwan. Par souci d`économie d`eau douce, on les lave à l`eau de mer et on fait un dernier rinçage à l`eau douce.


Cerise sur le gâteau, Hicham a ramené un magnifique thon rouge de 7 kilos. On se fera un délicieux tartare poêlé dans la soirée.




La Blanquilla est une île inhabitée du Venezuela. Elle est annoncée par un chapelet d` ilots en forme de pain de sucre : Los Hermanos. Il a fallu s`approcher à moins de 5 milles des cotes pour enfin apercevoir La Blanquilla qui est une île totalement plate.




Nous avons opté pour un mouillage sur la cote Ouest au Sud de Punta de La Aguada, Playa Yaque, bien protégé de la houle. Au vu des cailloux entourant le mouillage, jamais nous n`aurions pu y entrer de nuit !


Il n`y a pas intérêt à déraper !!!!
Un seul voilier habite la baie, Songerie, qui bat pavillon namibien.


Quelque part, leur présence nous rassure. Après plusieurs mois dans les Antilles, nous ne sommes pas encore prêts à nous isoler totalement du monde. Nous leur avons donné du thon et eux du barracuda fumé, exquis. Ça fait une semaine qu`ils sont là, un paradis pour la plongée : eau cristalline, beaucoup de poissons. On veut bien les croire au vu des pélicans qui plongent pour pécher.

 
La nuit est noire, pas de lumière sur la terre pour nous rappeler une présence humaine. On entend le vent, le ressac, et au loin … le `hi han` des ânes sauvages. C`est une seconde partie du voyage qui s`annonce, plus sauvage. Peut-être, est-ce vraiment là le début de notre voyage.

26 avril 2011, 3 heures: Enfin partis.. 11:51.52N 63:23. 04W


Nous avons pris la mer avec un jour de retard, mais je voulais absolument finir le harnais de Marwan pour la navigation. Il est tout beau avec son harnais de toutes les couleurs, fait avec nos restes de sangles et avec la ceinture que nous ont donnés Sally et John, un couple d`anglais rencontré à Prickly Bay.


Il est presque 3 heures du matin. Yapa avance bien, plein vent arrière, génois tangonné, poussé par le courant d`Ouest. Nous devrions atteindre La Blanquilla dans l`après-midi si on continue à cette allure (6-7 nœuds). Ce n`était pas gagné, Yapa s`est trainé pendant toute la journée à 4-5 nœuds, pas assez de vent. On a hésité à mettre le spi, mais il était déjà tard, et il n`est pas prudent de le laisser la nuit.

Tout le monde supporte bien le roulis. Marwan a été adorable. Il trouve à s`occuper ; son nouveau jeu: taper avec ses mains ou d`autres objets pour faire un maximum de bruit. Il m`a accompagné une bonne partie de mon quart, mais maintenant il dort du sommeil du juste.