dimanche 14 août 2011

Du 12 juin au 30 juin: Spaansen Water, Curaçao, 12:04.84N 68:51.78W


Navigation Bonaire-Curaçao : Hicham s`amuse, Clarisse a le cœur au bord des lèvres, Marwan, pas de problèmes.



Ce fut une navigation un peu musclée : 25 nœuds de vent sur une mer bien formée. Hicham est dans son élément, avec un Yapa qui avance à 7 nœuds, au portant. Il a même eu droit à la visite de dauphins qui se sont amusés quelques temps avec la proue.


En arrivant sur Curaçao, nous avons croisé la route d`un cargo qui bizarrement dérivait doucement selon l`AIS. Message : No command. C`est surprenant et inquiétant de croiser ainsi la route d`un paquebot sans commandes.

 

Clarisse n`était pas mecontente d`arriver à Spaansen Water. L`entrée est très étroite avec de nombreux bateaux moteur qui se succèdent pour sortir et entrer. Un de ceux là nous fait aimablement remarquer que nous trainons toujours nos 2 lignes de pêche. ` Oups, sorry`. …


Nous trouvons une petite place dans le mouillage A de Spaansen Water, près du dock pour les dinghies. Face à nous, une immense plateforme pétrolière, domine le paysage.



Willemstad :


Willemstad est pour nous le principal attrait de l`ile. C`est la ville principale, séparée en 2 parties: Punda et Otrabanda, par une immense baie. Un pont en bois, flottant et amovible, pour les piétons relie les 2 quartiers. Lorsqu`un cargo se présente, une sonnerie retentit, et presque immédiatement le pont s`ouvre. Tant pis, pour les trainards, ils se retrouvent coincés sur le pont le temps que le cargo passe.




 La ville est très colorée et propre. On ne voit ni ne sent les raffineries de pétrole qui s`accumulent au fond de la baie.



 Nous achetons nos légumes au marché flottant. Des lanchas (bateaux de pêche typiques du Venezuela) s`amarrent au quai principal, et vendent fruits, légumes et poissons, à des prix bien plus élevés qu`au Venezuela.


La population de Curaçao est très cosmopolite : indiens, noirs, blancs, asiatiques, se côtoient. Ils parlent tous au moins 4 langues : espagnol, anglais, néerlandais, et papiamento, qui est une sorte de mélange de toutes ces langues en y rajoutant un peu de créole, de portugais et d`arawak.



La vie à Spaansen Water :


C`est un mouillage bien organisé. Chaque matin, à 7h45, tous les marins du mouillage se retrouvent sur le canal 72 de la VHF pour s`échanger des informations, des trucs et astuces : comment trouver une connexion internet pas chère, comment remplir ses bouteilles de gaz, où trouver de l`eau, qui peut aider qui pour réparer son moteur, où louer une voiture pas chère…. C`est un véritable réseau social d`entraide pour les marins. On a pu, grâce à ce réseau, gagner beaucoup de temps pour la recherche de renseignements de tout type. On s`est beaucoup plus facilement orienté ici à Curaçao qu`au Marin où pourtant, il y a beaucoup plus de bateaux et plus de services. Les français ne sont pas bien forts en matière d`organisation par rapport aux anglo-saxons et aux nordiques. Par contre, pour ce qui est de `chatter` et d`encombrer tous les canaux de la VHF, là ils sont les rois. Mais bon, c`est ce qui fait aussi le charme des français.
Comme on en a pris l`habitude, on squatte la piscine d`un hôtel de luxe pas très loin du mouillage. Seuls français dans cet hôtel de haut standing où on ne parle que le néerlandais, ca m`étonnerait qu`on ne soit pas déjà repéré. Mais bon, tant qu`on nous dit rien…. Il faut dire que l`eau de Spaansen Water ne donne pas envie de se baigner. Hicham a dû plonger par 2 fois : pour aller chercher les clés malencontreusement tombées dans l`eau et pour nettoyer l`hélice. Il est remonté avec un tas de bestioles dans son maillot : crevettes, araignées, et autres bébêtes de tout genre…
On ne fait pas que barboter dans la piscine. Hicham prépare activement le bateau, car on ne trouvera plus de matériel et de services spécialisés pendant un bon bout de temps. `Heureusement`, le frigo nous a lâché pile poil ici à Curaçao. On a pu donc le réparer rapidement, sinon la croisière ne se serait plus beaucoup amusée dans les San Blas. La vie sur un bateau est suffisamment inconfortable comme ça pour se passer d`un frigo, et en plus, Hicham n`aurait plus de glaçons pour ses apéros.

C`est aussi le dernier endroit avant longtemps avant de retrouver de bons produits européens. Alors on s`est fait plaisir : nutella, chocolat, moutarde, tabasco, petits pots BB, jambon, chorizo, fromage…. La cabine arrière que l`on a définitivement transformée en espace de stockage est pleine. On ne devrait pas mourir de faim d`ici les prochains mois. Curaçao est comme un supermarché géant : on trouve de tout pour pas cher (par rapport à l`Europe). De l`électronique et des vêtements chez les indiens, alimentation chez les chinois. Alors, on se laisse aller à nos instincts primaires de consommateurs. Quelques semaines à vivre comme des robinsons ne nous ont pas guéris. Il est de temps de repartir. Par contre, on a rempli qu`à moitié notre mission très spéciale commanditée par nos amis suisses de `Seluna` qui nous attendent aux iles San Blas : trouver des œufs en poudre. Apparemment, les œufs deviennent une denrée rare aux San Blas. Résultat, après avoir parcouru la moitié de l`ile de long en large, nous avons trouvé les blancs, mais sans les jaunes…

 Marwan fait les magasins avec sa maman. 




Marwan aime aussi de temps en temps profiter de la société de consommation, surtout des frites…
Nous sommes prêts à affronter ce qui est décrit dans nos bouquins de grande croisière comme une des navigations les plus difficiles des tourdumondistes. Punta Gallinas est un passage réputé dur et avec une accélération du vent liée aux montagnes dans cette région de la Colombie qui culminent à 5000 mètres d`altitude. S`ajoute une mer très houleuse du fait de courants importants et de haut fonds qui passent brutalement de 1000 mètres à 80 mètres. Par chance, car nous entrons dans la mauvaise saison, une fenêtre météo s`ouvre dans les jours qui viennent avec des vents annoncés a 10-15 nœuds et une houle de moins de 2 mètres. Nous partirons donc jeudi soir. Nous avons décidé de rester au large dans la zone des 1000 mètres de profondeur pour éviter d`être trop ballotés au passage de Punta Gallinas. Nous vous donnerons de nos nouvelles pendant cette traversée vers les San Blas qui devrait durer 5 à 6 jours via notre téléphone satellite sur http://blog.mailasail.com/yapa.aroundtheworld.