jeudi 11 juillet 2013

J37, 30 Mai 2013, 16H00 GMT.


Vent:? force 0 ; Cap: 292° ;  Vit.: 4,6 nœuds ; Allure: MOTEUR.









Plus que dix milles.
Ça y est, maintenant je suis prêt…
J’ai mis le moteur, le spectacle est fascinant.
Je suis entouré de crêtes de montagnes, tout droit surgies de la mer.
C’est impressionnant.

Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais.
Je me suis cantonné à lire les instructions nautiques d’atterrissage, et je me suis délibérément retenu de lire quoi que ce soit sur les Marquises.
Aucune photo, aucun texte.
Ça peut sembler bizarre, mais je préfère me laisser surprendre.

Je me demande à combien s’élèvent ces montagnes?
Le sommet est caché derrière une épaisse couche de nuages.
Que c’est beau !
Le flanc des montagnes de Hiva Oa, qui de loin semblaient rocheuses, sont en fait recouvert de verdure, comme un doux tapis de mousse.
Dépourvu de toute échelle de grandeur, je suis incapable, à cette distance, de dire si ce sont des buissons ou des arbres…




Je ne vois encore aucun signe de civilisation, aucun bateau, aucune barque de pêcheur, pas une maison ou le sillage rectiligne d’une route, pas une antenne, rien…
Je suis là tout seul entre Hiva Oa, Tahuata et Mohotani Motane que je reconnais sur la carte.

J’écoute du Pachelbel.

C’est magique.

Toujours pas de signe de civilisation, je découvre ces îles comme elles ont toujours été, sans empreintes de l’homme.
Que c’est beau, de découvrir ces îles comme elles ont dû s’offrir aux yeux des premiers navigateurs.
Je suis un pèlerin et j’arrive à destination après 5 semaines de mer.


Plus que cinq milles, maintenant, je distingue des petites tâches blanches sur le flanc de la montagne, ça ne peut être que des maisons.
J’approche doucement, tout doucement.
Maintenant, je distingue bien ce que je prenais pour de la mousse; ce sont des arbres!
Le flanc des montagnes est recouvert d’une forêt luxuriante!
Ça fait tellement de bien de voir du vert après m’être enivré de bleu pendant toutes ces semaines!

Je suis tellement heureux de découvrir ces îles du bout du monde!



Je monte sur le balcon avant, en me tenant d’un bras à l’étai;
Je sens chaque vibration du bateau fendant la houle, j’étreints de toutes mes forces le génois enroulé,

Je l’embrasse,

Je remercie Yapa de tout mon cœur de m’avoir emmené saint et sauf à bon port.

Merci Yapa,

Merci…