lundi 30 novembre 2009

26 novembre 2009. Arrivé de nuit à Porto Santo




A notre grande surprise, le port est vide. C’est qu’on est tard en saison mais quand même ! on s’attendait pas à cette désertititude. Et le lendemain, en se réveillant on découvre ce caillou pelé qu’on appelle Porto Santo ! De la roche, de la roche, de la roche…pratiquement pas de végétation. Les Portugais ont fait du bon boulot pour déboiser cette île qui autrefois fût verte.







Quand même, après sept jours de mer on est quand même content de se retrouver sur terre et on a une envie irrésistible de marcher, grimper et crapahuter alors on ne se laisse pas abattre par ce spectacle désolant et on décide de louer un scooter afin de dénicher la beauté cachée de cette île. Et on n’a pas été déçu !








 


Le roi du monde

25 novembre 2009



Trois jours de navigation, on digère ce coup du sort et nos regards se portent à présent vers l’avant, en laissant le Maroc derrière nous. Le ciel est bas, la mer est calme, le baromètre est stable, tout va bien. On s’est bien reposés, le moral est bon et on reprend notre petit train train fait de pêche, de cuisine, de repos, de lecture…
en gros, on mange, on pisse, on chie, on dort, on dort, on chie, on pisse, on mange, et on dort encore…

Bien entendu, n’ayant pas prévu de partir aussi longtemps et aussi loin, on n’avait pas chopé la météo pour notre nouvelle destination; en plus de ça, le Navtex ne couvre pas notre zone, notre BLU ne marche pas (j’avais l’intention de la réparer au Maroc); heureusement, Fabien nous a rassuré tous les jours, en nous envoyant la météo par sms, sur notre iridium. Vive la technologie, et vive les amis !

La mer a été généreuse avec nous. On lui demandait de nous donner juste ce qu’il nous fallait pour bien manger pour deux, pas plus, de peur de se retrouver avec un thon de 20 kilos, comme la dernière fois. Ca a été une expérience éprouvante: une heure pour ramener le poisson à bord, et puis trois heures, pour le vider, le dépecer, le découper; il était tellement gros que j’ai dû y aller à la scie et la hache.  Il y avait du sang partout, on aurait dit une scène de meurtre! Heureusement, on arrivait le lendemain au port d’Almeria et on a fait des heureux. Ça nous a permis aussi de rencontrer un jeune couple de Suisse qui comme nous ont tout largué pour prendre la mer.

22 novembre 2009, une leçon d’humilité.

Gros coup dur pour le moral ! On était ce matin aux portes de Rabat, à un mile à peine des côtes et impossible d’accoster, d’énormes déferlantes bloquaient le passage. C’était impressionnant de voir la force avec laquelle les vagues s’écrasaient sur le front de mer. Jamais on ne serait passé…on appelle à la VHF la capitainerie du port pour instruction. Au bout du dixième appel finalement une réponse : « le port est fermé impossible d’accès, essayez à Mohammedia… » On rencontre un pêcheur sur la route qui nous annonce que la situation est la même à Mohammedia et Casablanca…
Les prévisions météorologiques nous font craindre que la situation ne s’améliorera pas d’ici trois jours. Que faire ?!! Soit on fait des tours dans l’eau pendant trois jours ou on part vers notre prochaine destination.


on avait pas le coeur à prendre des fotos mais en voilà une qui représente bien la situation.



Première leçon d’humilité ; eh non, on ne fait pas ce qu’on veut quand on veut, en mer. Alors, on se plie à sa volonté. Voilà deux ans que j’attendais avec impatience ce retour au pays, de revoir mes amis, ma famille, mes coins préférés…de partager tout ça avec Clarisse.

L’après midi le vent se lève, 15-20 nœuds bien établis au Nord Est, idéal pour aller à Madère. Alors c’est avec un pincement au cœur qu’on met le cap au 260 vers Porto Santo.
Le moral est bas, la fatigue se fait ressentir, l’appétit n’y est pas. On avait géré notre sommeil en pensant récupérer à Rabat et nous voilà repartis pour cinq jours de navigation. Dur, dur…