dimanche 28 avril 2013

Du 23 mars au 24 mars 2013: On l'a fait!! Le passage du canal de Panama.


On est descendu plutôt lentement vers Colon, où se trouvent les premières écluses du Canal de Panama. On voulait avoir le moins de boulot possible à faire de l'autre côté. On s'est donc arrêté une dizaine de jours à la marina de Turtle Cay. C'est une toute petite marina bien abritée, perdue dans la forêt. On est loin de tout mais il est bien parfois d'être à quai et d'avoir de l'eau et de l'électricité. Ça nous a permis de faire un grand nettoyage et quelques travaux, notamment la dépose et la remise à neuf du régulateur d'allures. Nos voisins sont Saïram. On se motive les uns les autres, et on se partage la garde des enfants.

Vue aérienne de la marina empruntée sur leur site.


La marina offre aussi l'avantage d'avoir une petite plage.


 
Nous avons essuyé une tempête pendant 24 heures qui a fait de gros dégâts dans le restaurant de la marina. Nous avons quant à nous passé une très mauvaise nuit, la houle entrant dans la marina, mais pas de dégâts. 

Les enfants n'ont pas besoin de grand chose pour s'occuper!!

Nous faisons ensuite un dernier stop à Puerto Lindo, notamment pour donner nos voiles à réparer puis nous filons sur Colon. Finalement, c'est allé très vite. Nous n'avons pas fait appel à un agent. C'est très facile et rapide de faire les démarches seuls. La procédure est bien rodée. Nous avons été impressionnés par le professionnalisme des agents travaillant pour le canal. Rdv est donc pris pour le 23 mars, soit 2 jours après notre arrivée à Colon. On a décidé de passer en même temps que Saïram. Nous avons trouvé in extremis 2 'handliners' volontaires: Sylvain et Alexandre de jeunes gens faisant le tour du monde sur un bateau de 6,5 mètres!! En effet, pour le passage du canal, il faut 4 'handliners', c'est-à-dire des personnes qui sont là pour réceptionner les lignes envoyées depuis le quai par les agents du canal. Il y a de fortes turbulences dans les écluses, il faut donc que les bateaux soient maintenus parallèlement au quai sans bouger. Les bateaux sont donc amarrés par 4 grosses amarres qu'il faut raccourcir au fur et à mesure que les écluses se remplissent. Nous avons fait appel à 2 autres jeunes 'handliners' dits professionnels. Hicham est le capitaine, à la barre, il doit diriger le bateau. Clarisse s'occupe de l'intendance, il faut dire que ça mange, 5 grands mâles barraqués!! Et Marwan fait l'animation.

On est fin prêts à 17 heures pour recevoir notre 'pilot adviser', élément indispensable et imposé par la direction du canal. Il dirige les opérations et donne ses 'conseils' (qu'il vaut mieux suivre!!) au capitaine Hicham. On part avec un peu d'appréhension. On a tellement d'histoires en tête de bateaux qui ont eu des soucis dans le canal. Notre principale appréhension est le moteur 'in board'. Même si il marche bien et si il a complètement été révisé par Hicham en Colombie, il a quand même l'âge du bateau, 30 ans!! Il va falloir le pousser au maximum de ses capacités.

Voici l'équipe presque complète. Alexandre est à la barre, notre pilote est le monsieur avec la casquette bleue et nos 2 'handliners' panaméens.
 
Le paquebot qui passera les écluses avec nous reçoit son pilote.
 
C'est parti, on se dirige vers la première écluse. Nos camarades de jeux seront un énorme catamaran sud africain et un petit voilier comme nous. On se lie les uns les autres et entrons ainsi dans la première écluse, derrière un énorme paquebot.

Le catamaran et le voilier avec qui nous seront à couple pendant le passage des écluses.

C'est assez rassurant d'être à couple avec un gros cata. C'est lui qui rééquilibre les bateaux à l'aide de ses puissants moteurs. Un seul 'handliner' travaillera chez nous. On s'apercevra juste à temps qu'un des 2 'handliners' professionnels est totalement incompétent. Il a été largué là sans rien connaître aux bateaux et sans avoir fait un passage du canal de sa vie. On s'en est aperçu en le voyant s'escrimer à faire un nœud de chaise qui au final ne tenait pas. Heureusement, l'autre, était expérimenté et a pris les choses en main.

Notre 'handliner' à son poste.
 
Nous rentrons dans la première écluse à couple avec les 2 autres bateau. Notre pilote surveille les manoeuvres.
 
 
Les agents du canal lance leur ligne avec l'aide d'un plomb (attention les têtes!!) et Alexandre y attache notre amarre qu'il laisse filer jusqu'à l'agent du canal.
 
Les agents tirent notre amarre et l'attache au quai. Nos 'handliners' règlent la tension de la ligne.
 
Les énormes portes se ferment et l'écluse se remplit.
 
L'écluse se remplit d'une hauteur d'eau d'environ 20 mètres.
 

On se désamarre et les agents du canal nous accompagne à pied jusqu'à la prochaine écluse en tenant la ligne qui nous lie.
 
Tout s'est bien passé et le passage de cette première écluse nous a désangoissés pour les suivantes. Il y en a 3 avant d'arriver dans le lac Gatun. Nous l'atteignons en fin de soirée et nous amarrons pour la nuit à une grosse bouée.


Sylvain, notre copain 'handliner'.
 

Dernière écluse avant l'entrée dans le lac Gatun.

Saïram nous a gardé une place sur leur bouée et les garçons ont dignement fêté ça. Le levée à 6h30 a été un peu difficile pour certains d'entre nous. A 7 heures, notre pilote est arrivé et nous sommes immédiatement partis. Il y a 25 milles à parcourir dans le lac Gatun avant d'atteindre les écluses de Miraflores à une vitesse soutenue d'au moins 5 noeuds, ce qui est le maximum pour notre pauvre moteur. Nous arrivons donc vers midi devant les écluses. Nous sommes 6 voiliers à passer le canal en même temps. Les 3 plus rapides, arrivés bien avant nous, sont amarrés ensemble, et les 3 plus lents dont yapa et Saïram sont àcouple derrière. Pas de gros paquebots cette fois-ci, juste nous 6. C'est un peu plus stressant que la vielle. Nous avons tous les 3 des petits moteurs pas bien puissants, et cette fois-ci tout le monde participe.



Photos prises par le papa d'Angelika à partir de la webcam du canal installée dans les écluses de Miraflores. Nous sommes le plus petit bateau à gauche, Saïram est à droite. Entre nous 2, un voilier espagnol.
 
Nos capitaines s'en sortent comme des chefs. Nous nous séparons après la dernière écluse, conscients que nous ouvrons aujourd'hui un nouveau chapitre de notre voyage.

Pour plus de photos, vous pouvez consulter le blog de nos amis Saïram : http://www.sairam.eu/logbuch/index.php?id=3-2013. Angelika est photographe professionnelle pour info.