dimanche 22 mai 2011

20 mai 2011: Puerto La Cruz, Impressions


Il fait 35◦C, c`est beaucoup, avec 90% d`humidité, c’est dur. On est sous les Tropiques et il n’y a pas que ça d’exotique.

Élément étonnant, ici, il n`y a pas de pigeons ou de mouettes, mais des pélicans, et des aras (perroquets verts) qui viennent se poser sur les barre de flèches en faisant un vacarme pas possible. Parfois ils viennent se poser en tête de mat et là, il faut absolument les déloger sinon ils nous bouffent et sectionnent les fils électriques !
De même, Ce ne sont pas des chiens et des chats qui viennent manger les restes du petit restaurant de la marina, mais des iguanes.


Ca fait maintenant 15 jours que nous sommes à la marina. Je dis à la marina et non pas à Puerto La Cruz, car on vit dans une bulle, en dehors de la véritable réalité vénézuélienne. Nous sommes dans une atmosphère proprette et super sécurisée. (On ne sait pas si ca nous rassure mais les gardiens de la marina se promènent armés de carabine à canon scié… )
Alors, pendant que Hicham installe notre nouvelle VHF et antenne, et qu’on attend que notre capote et « lazy jack » soit réparé (à un prix défiant toutes concurrences), on profite des infrastructures des marinas, notamment la grande piscine de la marina de Bahia Redonda qui est de l’autre côté de la rive.



Cependant, il suffit de sortir des barbelés et lignes haute tension qui nous protègent, nous et nos biens, pour entrapercevoir une autre réalité. Les rues sont sales, des détritus s`accumulent, les rues sont défoncées, les maisons pauvres. Il y a un bidonville « barrios », juste à la sortie de la marina. Le Venezuela est un pays de fort contraste ; il affiche d’un côté une extrême richesse (il ne faut pas oublier que le Venezuela est membre de l’OPEP) et de l’autre une grande pauvreté. C’est certainement cette disparité qui est à l’ origine de la grande criminalité qui plombe ce pays (20 000 morts en 2010 liés à la criminalité). Même si cette violence touche essentiellement Caracas et la zone frontalière avec la Colombie, vous comprendrez que l`on hésite à sortir de notre bulle. Et quand on le fait, on sort sans aucun signe extérieur de richesse et on évite d’attirer l’attention sur nous avec notre appareil photo… (ce qui explique pourquoi il n’y aura pas de photos sur nos virées en dehors de l’enceinte de la marina…)

Étroit passage entre 2 marinas
reliant « barrios » au « taxiboats »
                                         
Une communauté de gens de bateau vit ainsi, parfois depuis très longtemps, dans un monde parallèle. Ils sont entre eux, organisent des barbecues, des apéros, animent une petite radio sur la VHF, canal 72, et ne sortent que très rarement de leur bulle.


Heureusement, on a rencontré un français, Claude, qui vit depuis 10 ans au Venezuela, et Erica, sa femme colombienne, avec qui on est sorti de l`enceinte de la marina, et allé au marché central en bus. Dommage qu’on n’ait pas pris de photos parce que c’était digne d’un souk arabe ! Marwan était fou et n’avait pas assez d’yeux pour tout absorber.


Enfin, il est difficile de se faire une idée véritable sur l`état de sécurité du Venezuela. Toujours est-il que personnellement, nous nous sommes jamais sentis en danger, les gens rencontrés ont tous été amicaux, et plus que serviables. On n`a jamais non plus essayé de nous entourlouper. Même si il y a une part de réalité dans la violence décrite au Venezuela, nous ne l’avons à aucun moment ressentie.


En tout cas, ça change des Antilles ! Et nous sommes heureux de pouvoir pratiquer notre espagnol et d`être dans un pays où la vie est beaucoup moins chère. Il y a en abondance fruits et légumes de toute sorte. Parfois il peut y avoir pénurie d`un produit, comme l`huile de cuisson depuis plusieurs semaines, ou le lait. Il faut dire que l’état a une main mise sur le prix de presque tous les produits de base ainsi que la viande, ce qui garantit un prix bas et un approvisionnement aléatoire.


Une autre chose qu`ait fait le président Chavez est de foutre à la porte toutes les compagnies pétrolière étrangères et de « rendre le pétrole au peuple » ce qui a pour conséquence directe, la quasi gratuité de l’essence et du diesel pour tous les vénézuéliens (moins de 1$ US pour 100 litres !). Les européens normalement n`y ont pas droit mais comme pour tout au Venezuela, il y a des moyens détournés. Heureusement que nous avons rencontrés Jaco et Christelle, Phil et Yvonne, Claude et Erica, qui sont depuis longtemps au Venezuela, et qui nous transmettent les trucs et astuces pour vivre ici. Où se procurer du diesel, où faire son marché, où changer de l`argent …


En parlant de change, il faut savoir qu’il y a 3 cours très différents pour changer de l’argent. Ici on fonctionne avec le dollar US. Il est beaucoup moins avantageux de changer des euros… De un, il ne faut jamais retirer de l’argent avec une carte bancaire car là, on aura droit à un taux de change de 2,5 bolivars pour 1 dollar. Si on va dans une banque pour changer des dollars en liquide, le taux officiel tournera au tour de 4,5 bolivars pour 1 dollar. Mais il existe une troisième voie où là, on échangera 1 dollar contre 8,5 bolivars !


Ici, rien n`est vraiment légal mais beaucoup de choses sont tolérés... (sniff, ça me rappelle le Maroc…)


Bon, voilà un petit résumé de nos impressions sur une très courte durée du Venezuela. La petite famille et le bateau se porte mieux que jamais et il est temps de continuer notre périple. Nous partons ce soir rejoindre nos amis namibiens de «Songerie » sur l’ile de Tortuga d’où nous partirons ensemble vers notre prochaine destination de rêve, « Los Roques ». Alors tout plein de bisous et on se revoit sur notre site http://blog.mailasail.com/yapa.aroundtheworld jusqu’à ce qu’on retrouve la civilisation.