lundi 16 novembre 2009

Clarisse


Clarisse est merveilleuse ; elle boude de temps en temps, s’énerve du manque de place, mais à part ça, elle reste zen. C’est drôle, mais on est très vite tombé dans un schéma traditionnel de couple, non pas par machisme de ma part mais parce que j’ai toujours des outils dans les mains, toujours en train de réparer ou bricoler quelque chose. Le bateau demande un entretien constant et il faut bien s’en occuper, le bichonner si on veut qu’il nous emmène autour du monde ! C’est un vrai ménage à trois : elle s’occupe de moi pour que je puisse m’occuper de YAPA, pour qu’il nous emmène sains et saufs à destination.


C’est vrai que ça ne doit pas être évident pour elle, de se retrouver sur un bateau, sans boulot, à faire le linge, la bouffe, le nettoyage…elle est docteur tout de même (elle a même 2 doctorats !). C’est une femme accomplie, indépendante qui a l’habitude de travailler 12 heures par jour. Et bien sûr, elle n’a jamais vraiment éprouvée un intérêt particulier pour la cuisine ou le ménage…et pourtant ! Elle s’est découverte un talent pour la cuisine ! Un vrai cordon bleue (elle doit tenir ça de sa mère qui cuisine merveilleusement bien. Rien que d’y penser, j’en salive…) !

Elle m’énerve ! Tout ce qu’elle fait, elle le fait bien mais impossible de lui faire fermer une bouteille après l’avoir ouverte ; elle repose tout simplement le bouchon par-dessus sans visser. Et à chaque fois je me fais avoir et risque la catastrophe. Même chose pour la lumière (mais en moins pire…), elle n’a pas le réflexe d’éteindre derrière elle…je ne comprend pas… mais bon il faut bien que je lui trouve des défauts.

Elle devient aussi vraiment calée en navigation. Bientôt, elle en saura plus que moi. C’est impressionnant la quantité d’information qu’elle peut ingurgiter. Elle a dû bien lire une dizaine de bouquins sur la voile, la météo, la navigation de nuit, la navigation par gros temps etc…

C’est quand même bon de savoir que si il m’arrive quelque chose, elle saura mener la barque à destination.

A suivre…

Une perruche à Gibraltar, un oiseau heureux


Arrivés à Gibraltar, on passe à la capitainerie faire les papiers et c’est là qu’une perruche nous fonce dessus avant de se poser sur une armoire. La porte grande ouverte, on demande au gars derrière le comptoir s’il n’a pas peur que sa perruche s’enfuit ; il nous répond « mais pourquoi s’enfuirait-il ? (c’est un mâle) ; il a tout ce qu’il peut désirer ici ; il a à manger et à boire tous les jours, il a l’air conditionné l’été et le chauffage l’hiver ! Et en plus de ça, on lui rachète une femelle à chaque fois qu’il les tue. Apparemment c’est normal chez les perruches de tuer leurs femelles…et il rajoute, vous savez, c’est déjà la troisième qu’on lui achète ! Et elles ne quittent jamais leur cage!


Puis il se tourne vers moi et me regarde d’un air complice « Et à chaque fois, on lui en prend une encore plus jeune que la précédente ! »

Effectivement, je ne vois pas pourquoi il s’en irait….

Petit déj' chez les inglish



Bacon, eggs, sausages, beans, ... The best of the culinary english culture!!!

Elucubrations d'un insomniaque

Une petite nuit d’insomnie au port de Gibraltar (le comble! nous voilà bien amarrés dans un port tranquille, après 2 jours de près). Gibraltar, notre troisième escale depuis notre départ il y a déjà trois semaines ou seulement trois semaines, je ne sais pas… Le froid est présent, même ici, comme pour nous rappeler que l’hiver est déjà bien installer en Europe et qu’il ne faut pas trop tarder à descendre vers le sud. Nous voilà complètement tributaire des éléments pour la première fois de notre vie, en l’occurrence du vent; pas de vent ou vents contraires, pas de voyage et nous voilà obligés de faire escale. C’est le moment de bricoler, de réparer, car tous les instruments sont mis à rude épreuve dans cet environnement extrême. C’est terriblement frustrant de voir les choses se déglinguer au fur et à mesure et à la fois vraiment satisfaisant de pouvoir à chaque fois tout réparer. Je me sens un peut comme Sisyphe poussant inlassablement sa pierre jusqu’au sommet de la montagne pour la voir ensuite dégringoler. Remarque, quand j’y pense, ça me fait rigoler !


Les escales nous permettent à nous et au bateau de se reposer, de se requinquer, car la navigation n’est pas de tout repos, entre les rythmes de sommeil entrecoupés et l’inconfort permanent. Et pourtant, à peine arrivé je ne pense qu’à une chose: repartir. Le voyage pour moi, est synonyme de mouvement et l’escale d’immobilité. Bien sûr on voit des paysages merveilleux, on fait des rencontres intéressantes… mais à vrai dire, c’est la navigation qui me fait le plus kiffer, seuls entre ciel et mer, car j’ai l’intuition que c’est là que je trouverai ce que je cherche sans pouvoir encore mettre de mots sur l’un ou sur l’autre.


11 novembre 2009: arrivée à Gibraltar



Nous voici enfin aux portes de l'Atlantique, 'in front of the rock'. Nous sommes restés côté espagnol, au mouillage pour deux nuits de peur de nous fairedépouiller par les anglais . Mais ce n'était que mythe, les ports à Gibraltar sont tout à fait abordables.